Deux jours après avoir publiquement critiqué le déroulement du procès dit « du complot contre la sûreté de l’État », l’avocat tunisien Ahmed Souab a été arrêté lundi 21 avril à son domicile à Tunis.
L’interpellation d’Ahmed Souab, figure respectée du barreau et critique du procès de figures de l’opposition, interpelle par sa rapidité et son encadrement sécuritaire.
Dix agents de sécurité ont procédé à son interpellation en fin de matinée, avant qu’il ne soit conduit au pôle judiciaire antiterroriste et placé en garde à vue pour une durée initiale de 48 heures.
Selon son fils, qui a alerté via les réseaux sociaux, ses effets personnels ont été saisis, dont son téléphone.
Contacté par Le journal français Le Monde, son confrère Ayachi Hammami a indiqué n’avoir pu entrer en contact avec lui, l’avocat ayant été transféré dès leur arrivée.
Le parquet antiterroriste a invoqué les dispositions de la loi sur la lutte contre le terrorisme, qui permettent de restreindre l’accès à un avocat durant les premières heures de la garde à vue et d’en prolonger la durée jusqu’à quinze jours.
Une information judiciaire a été ouverte pour un ensemble d’« infractions terroristes » et de « crimes de droit commun », selon le porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste.
Cette arrestation survient dans un climat de durcissement notable à l’encontre de certaines voix critiques du pouvoir en place.
SL/ac/Sf/APA