Les autorités tchadiennes ont précisé jeudi les circonstances des violences survenues à Mandékao, entre éleveurs et autochtones, et dont le bilan s’est alourdi de 38 à 41 morts.
Selon le ministère de la Sécurité publique, les affrontements ont opposé des autochtones à des éleveurs. Le conflit serait lié à une zone de pâturage progressivement transformée en terres cultivées par les populations locales, une situation mal acceptée par les éleveurs qui craignent la disparition des espaces de parcours pour leur bétail. Cette tension a dégénéré en attaque contre un ferrick des éleveurs, précise le ministère.
Un premier bilan fourni par le gouvernement faisait état de 38 morts. Cependant, selon le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Moundou, Mbaisangbé Albin, le nombre de victimes a été revu à la hausse, atteignant 41 morts, dont une majorité d’enfants.
Par ailleurs, 76 habitations appartenant aux éleveurs ont été incendiées et plusieurs familles décimées, dans cette localité de la sous-préfecture de Beinamar, dans la province du Logone occidental.
Mbaisangbé Albin a également indiqué que « plus de 80 personnes, identifiées comme auteurs, co-auteurs ou complices, sont actuellement en détention pour les besoins de l’enquête ».
Le ministre d’État, ministre de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, et le ministre de la Sécurité publique, général Ali Ahmat Aghabache, se sont rendus sur place pour appeler à l’apaisement.
Le général Aghabache a exhorté les deux communautés à privilégier la paix et la cohabitation pacifique. « Vous êtes tous frères. Vous partagez la même terre, les mêmes douleurs. Il est temps de regarder ensemble vers la paix. Plus jamais cela », a-t-il déclaré.
CA/ac/Sf/APA