Bien que sans précédent, le vote prochain du Maroc en faveur de la résolution de l’ONU portant moratoire sur la peine de mort constitue l’aboutissement d’un changement progressif d’attitude et de politique à l’égard de la peine capitale.
Le Maroc s’apprête à voter en faveur de la 10ème résolution des Nations Unies sur le moratoire sur la peine de mort, ce qui marque un changement de politique important. Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé ce changement de politique important lors d’une session parlementaire aujourd’hui, confirmant l’intention du Maroc de soutenir la résolution lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies qui se tiendra ce mois-ci.
Cette décision marque un changement par rapport à la position antérieure du Maroc, qui s’était abstenu de voter sur les neuf résolutions précédentes. M. Ouahbi a décrit cette décision comme un témoignage de l’engagement du Maroc à protéger le droit à la vie. Il a cité l’article 20 de la Constitution marocaine, qui stipule : « Le droit à la vie est le premier droit de tout être humain. La loi protège ce droit. »
Répondant aux questions des groupes d’opposition et de la majorité, le ministre a qualifié cette décision d’étape historique qui s’inscrit dans la ligne de l’évolution de la position du Maroc sur les droits de l’homme. En soutenant la résolution, a-t-il soutenu, le Maroc vise à équilibrer son rôle de nation progressiste en matière de justice humaine tout en respectant ses spécificités culturelles et son discours sociétal.
Le royaume d’Afrique du Nord maintient un moratoire de fait sur les exécutions depuis 1993, renforçant ainsi son attachement au principe de protection de la vie. M. Ouahbi a suggéré que le soutien à la résolution de l’ONU consolide davantage cette approche et démontre l’alignement du Maroc sur les valeurs universelles des droits de l’homme.
Alors que le Maroc se prépare à ce vote crucial, le discours parlementaire de Ouahbi a cherché à souligner les efforts du pays pour défendre une justice humaine sur la scène internationale, marquant un nouveau chapitre dans son parcours vers une gouvernance fondée sur les droits.
Bien que sans précédent, le vote prochain du Maroc en faveur de la résolution de l’ONU constitue l’aboutissement d’un changement progressif d’attitude et de politique à l’égard de la peine capitale.
En octobre dernier, le Conseil national des droits de l’Homme du Maroc (CNDH) a appelé le gouvernement marocain à aligner sa position et sa réglementation sur la peine de mort aux normes internationales des droits de l’Homme.
En particulier, le CNDH a exhorté les législateurs marocains à ratifier le Protocole OP2 conformément à l’article 20 de la Constitution marocaine de 2011.
MK/Sf/ac/APA