Le remaniement ministériel annoncé ce jeudi voit le départ d’Abderaman Koulamallah, figure centrale de la diplomatie tchadienne ces derniers mois. Son remplacement par le docteur Abdoulaye Sabre Fadoul intervient après plusieurs épisodes diplomatiques majeurs.
Un nouveau gouvernement tchadien a été dévoilé ce jeudi par décret présidentiel, marqué notamment par le départ d’Abderaman Koulamallah du ministère des Affaires étrangères. Ce changement intervient après une période particulièrement intense pour l’ancien chef de la diplomatie tchadienne, qui a été au cœur de plusieurs événements majeurs ces derniers mois.
Koulamallah s’était notamment illustré lors de la dénonciation historique des accords militaires entre la France et le Tchad, un moment crucial dans les relations franco-tchadiennes. Plus récemment, il avait été en première ligne pour communiquer sur l’attaque du palais présidentiel par des individus armés, gérant la communication officielle lors de cette crise sécuritaire, en tant que porte-parole du gouvernement.
Son successeur, le docteur Abdoulaye Sabre Fadoul, nommé avec rang de Ministre d’État, hérite d’un portefeuille stratégique. Mais Fadoul qui aura aussi en charge le département de l’Intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger, n’est pas un novice en politique. Juriste de formation, il a occupé plusieurs postes ministériels sous Idriss Déby Itno et servi pendant la transition comme ministre de la Santé publique et directeur de cabinet du président, avant de démissionner. Sa nomination avec rang de Ministre d’État intervient dans un contexte diplomatique particulièrement sensible, marqué par des décisions majeures.
Ce changement à la tête de la diplomatie tchadienne s’inscrit dans un remaniement plus large qui voit notamment l’arrivée de personnalités remarquées comme Youssouf Tom à la Justice. Ancien procureur connu pour son intégrité après avoir refusé un pot-de-vin d’un milliard de francs CFA dans une affaire impliquant des officiers, il dirigeait jusqu’ici l’autorité de lutte contre la corruption.
Le gouvernement compte également Ghassim Chérif, un ancien politico-militaire rentré après l’accord de Doha, qui devient porte-parole du gouvernement. Cette nomination symbolise la volonté d’intégration politique des anciens opposants armés.
Le gouvernement dirigé par Allah Maye Halina maintenu à la tête de la Primature, compte 27 membres, dont 22 ministres et 5 secrétaires d’État. Parmi les autres nominations notables figurent le docteur Tom Erdimi à l’Enseignement supérieur et Tahir Hamid Guiling aux Finances. La nouvelle équipe gouvernementale maintient une représentation significative des femmes, notamment avec Amina Priscille Longoh au ministère de la Femme et de l’Enfance.
CA/ac/Sf/APA