Le Maroc poursuit ses investissements dans les infrastructures sportives, en direction de la Coupe du Monde 2030, alors que la FIFA envisage d’installer des bureaux sur place.
À cinq ans de la Coupe du monde 2030, le Maroc intensifie ses préparatifs en tant que co-organisateur, aux côtés de l’Espagne et du Portugal. Le pays mène une politique d’investissement ambitieuse dans ses infrastructures sportives, saluée cette semaine par un dossier du quotidien français L’Équipe, qui souligne l’ancrage du football dans les politiques publiques marocaines.
Le virage stratégique s’est amorcé après le parcours historique des Lions de l’Atlas en demi-finale du Mondial 2022, désormais perçu comme un catalyseur d’une vision nationale du football comme levier de modernisation, de cohésion sociale et de rayonnement international.
Au centre de cette stratégie se trouve le Complexe Mohammed VI de football, situé près de Salé. Inaugurée en 2019 et construite pour environ 60 millions d’euros, cette infrastructure de 35 hectares est aujourd’hui considérée comme l’un des centres techniques les plus modernes au monde.
Selon Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), le complexe accueille les 25 équipes nationales marocaines, toutes disciplines confondues. Il comprend 11 terrains, cinq hôtels, une piscine olympique, une mosquée, un centre médical ultramoderne, et héberge régulièrement des formations de la CAF ainsi que des séminaires de fédérations africaines.
« Cela a permis de réduire les coûts logistiques et d’optimiser la coordination entre les sélections », explique Lekjaa à L’Équipe. Le projet est désormais totalement amorti, selon ses déclarations.
Le stade Ibn Batouta de Tanger, inauguré en 2011, fait lui aussi l’objet d’un vaste programme de modernisation. Sa capacité passera de 45 000 à plus de 62 000 places, avec des loges d’hospitalité modernes et une toiture flambant neuve de 55 000 m², la deuxième plus vaste au monde après celle du Maracanã à Rio de Janeiro. Un budget de 340 millions d’euros a été alloué par le gouvernement marocain pour ces rénovations, dans une logique d’héritage à long terme.
Avant le grand rendez-vous de 2030, le Maroc s’apprête à accueillir deux Coupes d’Afrique des Nations : la CAN féminine, qui débute samedi, et la CAN masculine, prévue entre décembre 2025 et janvier 2026. Ces tournois serviront de répétitions générales pour tester les capacités logistiques, opérationnelles et sécuritaires du pays.
Avec ces investissements massifs et une stratégie clairement orientée vers la performance, la diplomatie sportive et l’influence régionale, le Royaume entend faire du Mondial 2030 non seulement un succès sportif, mais aussi une vitrine du Maroc moderne, à la croisée du football, de l’innovation et de la coopération transcontinentale.
Les départements de la FIFA devraient également installer des bureaux sur place dans un avenir proche.
MK/ac/Sf/APA