Le gouvernement malien a adopté un projet de loi instaurant un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable pour le chef de la Transition, conformément aux recommandations du Dialogue inter-maliens et en cohérence avec les modèles en vigueur au Niger et au Burkina Faso.
Le Conseil des ministres du gouvernement de transition du Mali a approuvé, mercredi 11 juin 2025, un projet de loi révisant la Charte de la Transition afin d’y introduire un mandat présidentiel de cinq ans renouvelable, sans échéance électorale immédiate.
Ce projet, présenté par le ministre délégué chargé des Réformes politiques, fait suite aux recommandations du Dialogue inter-maliens d’avril 2025, qui proposait que le chef de la Transition accède au statut de Président de la République pour une période transitoire de cinq ans renouvelable. Il s’inscrit dans la continuité des Assises nationales de la refondation tenues en décembre 2021, qui avaient formulé 517 recommandations en faveur d’une restructuration de l’État avant toute consultation électorale.
Le gouvernement justifie cette orientation par la nécessité d’assurer la stabilité institutionnelle et de poursuivre les réformes engagées dans un contexte sécuritaire toujours fragile. Une nouvelle Constitution a été promulguée en juillet 2023, après son adoption par référendum, posant les bases juridiques de cette nouvelle étape.
Ce choix s’inscrit également dans une logique régionale portée par la Confédération des États du Sahel (AES), officialisée le 6 juillet 2024 et réunissant le Mali, le Niger et le Burkina Faso autour d’un pacte de défense et d’intégration politique. Ces trois pays ont acté leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en janvier 2025 pour renforcer leur souveraineté et promouvoir un modèle de gouvernance commun.
Des dispositions similaires ont été mises en œuvre chez les partenaires de l’AES. Au Niger, une conférence nationale en février 2025 a recommandé une refondation de cinq ans, entérinée par une charte adoptée en mars, permettant au général Abdourahamane Tiani de devenir président pour un mandat renouvelable. Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a vu son mandat prolongé pour cinq ans en août 2024, conformément aux recommandations d’un dialogue national.
Le texte adopté au Mali devra désormais suivre les étapes de validation prévues par la Charte de la Transition. Il vise à mobiliser un consensus national, notamment auprès des forces vives et de la diaspora malienne, tout en répondant aux attentes de la communauté internationale en matière de transparence et d’inclusivité.
MD/ac/Sf/APA