L’armée malienne a annoncé avoir éliminé un haut cadre étranger de l’État islamique au Sahel, lors d’une opération dans la région de Ménaka. Son identité et son rôle d’idéologue ont été précisés par Moussa Ag Acharatoumane sur le réseau X (ex-Twitter).
Un cadre de haut rang de l’État islamique au Sahel (EIS) a été neutralisé par les Forces armées maliennes (FAMa) lors d’une opération conduite dans la zone de Chimam, à environ 40 km au nord de Ménaka, dans l’est du Mali, a annoncé l’armée ce samedi.
D’après un communiqué publié parvenu à APA, l’action militaire a été menée sur la base de renseignements fiables. Des armes ont été saisies, et plusieurs autres combattants du groupe jihadiste ont été « mis hors d’état de nuire ».
C’est Moussa Ag Acharatoumane, secrétaire général du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et membre du Conseil national de transition (CNT), qui a donné plus de détails sur l’identité de la cible. Dans un message publié sur le réseau social X accompagné d’une photo supposée du cadavre de l’islamiste radical, il a révélé qu’il s’agissait d’un jihadiste étranger connu sous le nom de guerre « Abou Dahdah », qualifié d’idéologue du groupe et de spécialiste des engins explosifs improvisés (IED).
Ce dernier serait impliqué, selon lui, dans plusieurs attaques meurtrières, dont celle de Banibangou (Niger), ainsi que dans des massacres de civils survenus dans les régions de Gao et Ménaka en 2022.
La région de Ménaka est l’un des bastions historiques de l’État islamique au Sahel, où le groupe s’est implanté sur les cendres du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), puis d’une faction d’Al Mourabitoune, alors dirigée par Adnan Abou Walid Al Sahraoui. Ce dernier avait fait allégeance à l’État islamique en mai 2015, une allégeance reconnue officiellement en 2016 par l’organisation mère.
Après sa mort lors d’une frappe française en août 2021, le groupe est passé sous le commandement d’un certain Abou al-Bara al-Sahraoui. Il a par la suite consolidé son emprise dans le nord-est du Mali, notamment à Ménaka, où il a mené une série d’opérations violentes contre civils et groupes rivaux.
L’EIGS est officiellement devenu la « province du Sahel » de l’État islamique en mars 2022, après plusieurs massacres entre Gao et Ménaka qui ont marqué un tournant dans la stratégie d’ancrage territorial du groupe.
L’armée malienne et les groupes armés partenaires de la région mènent régulièrement des opérations dans cette zone instable, où l’EIS et le JNIM (affilié à Al-Qaïda) restent des menaces sécuritaires majeures.
AC/Sf/APA