En Afrique de l’Ouest et du Nord, les candidats de l’Union de la gauche (UG) et de l’Ensemble (majorité présidentielle) sont qualifiés au second tour des élections législatives françaises organisées dimanche 30 juin.
Dans la neuvième circonscription, qui comprend des centres de vote dans la partie occidentale et septentrionale du continent africain, le Rassemblement National (RN) n’est pas le roi. Elodie Charron, la candidate du parti d’extrême droite arrivé largement en tête au premier tour des élections législatives françaises de dimanche, est classée troisième derrière ses adversaires de l’Union de la gauche (UG), Karim Ben Cheïkh, et de l’Ensemble (ENS, majorité présidentielle), Samira Djouadi.
Elle n’a récolté que 3817 voix, soit 10,64% des suffrages exprimés, contre 5634 pour la candidate de l’ENS (15,70%) et 18.505 pour celui de l’UG (51,57%) qui arrive largement en tête dans la neuvième circonscription.
Dans cette circonscription, le processus a été marqué par un taux d’abstention élevé. Sur les 130 387 Français inscrits, seuls 36 603 personnes se sont rendues aux urnes, soit un taux de participation de 28,07%, contre 93 784 abstentions équivalant à un taux de 71,93%.
Dans d’autres villes africaines comme Dakar où votent également les Français de la Gambie et de la Guinée Bissau, le même trio de tête apparaît au premier tour, alors que Karim Ben Cheïkh y a terminé premier sur le score de 53,22%. Il devance largement la candidate du camp d’Emmanuel Macron (15,76%) et celle de Marine Le Pen et Jordan Bardella (13,32%).
Ces résultats montrent que la vision des socialistes du Nouveau Front populaire (NFP) de Jean-Luc Mélenchon et consorts est très bien partagée par les citoyens français de la neuvième circonscription de vote. Les idées d’extrême droite du RN, qui dominent la métropole et plusieurs localités françaises, y sont également une réalité non négligeable.
Avec plus de 33% des suffrages décomptés au premier tour, le RN et ses alliés ont obtenu dimanche leur meilleur score d’un scrutin organisé dans le sillage des élections européennes de juin 2024 qu’ils avaient aussi remportées, poussant le président Emmanuel Macron à dissoudre le parlement français. Selon les estimations des instituts de sondage tels que Ipsos et Ifop, le parti d’extrême droite devance le Nouveau Front populaire réunissant la gauche, qui obtient plus de 28% des suffrages, loin devant le camp du président Macron qui récolte environ 22% lors de ce vote marqué dans l’ensemble par une participation en forte hausse.
Désormais à la porte du pouvoir français à trois ans de l’élection présidentielle, le Rassemblement National, anciennement Front National, créé en 1972, ira à la conquête de la majorité absolue à l’Assemblée nationale au deuxième tour prévu le week-end prochain. Le parti d’extrême droite espère gouverner pour la première fois le parlement français même si sa probable victoire inquiète beaucoup à l’international, surtout de la part des étrangers et des citoyens issus de la culture franco-africaine.
ODL/ac/Fs/APA