Le gouvernement nigérian a vigoureusement réfuté les accusations d’« extermination islamiste » de chrétiens portées lors d’une récente audience du Congrès américain, affirmant que les défis sécuritaires du pays ne sauraient être réduits à une lecture religieuse simpliste.
Le 11 avril 2025, le ministère nigérian des Affaires étrangères a publié un communiqué en réponse aux témoignages de l’évêque Wilfred Anagbe et du Révérend Père Remigius Ihyula. Ces derniers avaient évoqué une « campagne systématique » visant les chrétiens au Nigéria, qualifiant la situation de « génocide religieux ».
Le porte-parole du ministère, Kimiebi Imomotimi Ebienfa, a dénoncé des propos « déformés » et « réducteurs », soulignant que les violences touchent indistinctement les communautés, qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes. Il a rappelé que le Nigéria fait face à des menaces multiples, notamment le terrorisme, le banditisme et les conflits intercommunautaires.
Le Nigéria fait face à une insurrection jihadiste conduite par Boko Haram, un groupe scindé en deux factions, dont l’une est affiliée à l’État islamique. Ces factions ciblent à la fois les forces de sécurité et les populations civiles.
Le gouvernement a mis en avant plusieurs initiatives pour répondre à ces défis : déploiement de forces de sécurité dans les zones sensibles, programmes de réconciliation entre éleveurs et agriculteurs, renforcement du renseignement et réformes foncières. Abuja a également souligné sa collaboration avec des partenaires internationaux, dont les États-Unis, pour renforcer la sécurité et la cohésion sociale.
Aussi, le ministère a appelé à un traitement médiatique « responsable et nuancé », mettant en garde contre les « narratifs qui creusent les fractures religieuses » et risquent d’alimenter les tensions communautaires.
AC/Sf/APA