Lors de la cérémonie de commémoration et de solidarité, les voix du Maroc et du Rwanda se sont unies pour rendre hommage aux victimes du génocide de 1994, soutenir les survivants et mettre en lumière une « flamme d’espoir » commune en faveur de la paix et de la dignité humaine.
L’ambassade du Rwanda à Rabat a organisé, ce lundi, une cérémonie à l’occasion du 31e anniversaire du génocide contre les Tutsis, réunissant environ 300 invités, parmi lesquels des membres du corps diplomatique, des représentants de la communauté rwandaise au Maroc et des responsables marocains.
Sous le thème « Se souvenir, s’unir, renouveler », l’événement a eu lieu à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc. L’ambassadrice du Rwanda au Maroc, Shakila K. Umutoni, a souligné l’importance de la mémoire collective et du devoir de transmission : « Nous commémorons pour nous souvenir de ce qui s’est passé il y a 31 ans, et pour tirer des leçons du passé afin d’éviter que cela ne se reproduise », a-t-elle affirmé.
Parmi les officiels marocains présents, on retrouvait Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Mohammed Habib Belkouch, ministre délégué chargé des droits de l’homme, et Loubna Ait Basidi, représentante du ministère des Affaires étrangères, qui est intervenue en l’absence du ministre Nasser Bourita pour réaffirmer la solidarité du Maroc avec le peuple rwandais et son engagement en faveur de la paix en Afrique.
Le ministre Belkouch a salué les efforts du Rwanda pour tourner la page du génocide, en insistant sur l’importance du « droit à la mémoire » comme outil de réconciliation. Il a aussi évoqué l’impact historique du colonialisme, qui a exacerbé les divisions ethniques et contribué aux violences de 1994.
De son côté, Amina Bouayach a qualifié le génocide de « mise en garde universelle », appelant à rester vigilants face à la haine et à la déshumanisation : « Le génocide ne prévient jamais. Lorsqu’il commence, il est déjà trop tard », a-t-elle averti.
Les cérémonies de commémoration se tiennent chaque année, du 7 avril au 3 juillet, tant au Rwanda qu’à l’étranger, pour rendre hommage aux victimes du génocide, qui a fait un million de morts en seulement 100 jours en 1994. L’événement à Rabat a aussi été l’occasion de souligner la résilience du peuple rwandais et les progrès réalisés en matière de réconciliation nationale.
Parmi les moments marquants de la cérémonie, le témoignage de Valaence Kamrari, un survivant du génocide venant de France, a apporté une dimension personnelle émotive. Âgé de six ans au moment des faits, il a partagé les traumatismes durables des massacres, évoquant notamment le fait qu’il n’a jamais pu célébrer son anniversaire, qui tombait durant la période de violence.
L’ambassadrice Umutoni a salué la reconstruction du Rwanda, citant l’unité nationale et le leadership comme facteurs de renouveau. Elle a également rappelé la visite du roi Mohammed VI à Kigali en 2016, un geste symbolique de solidarité.
Cette commémoration a permis de renforcer les liens d’amitié entre le Rwanda et le Maroc et de promouvoir un message de mémoire, de paix et de résilience partagée.
MK/Sf/te/APA