À l’appel du Comité national de veille citoyenne, des milliers de Burkinabè sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays le 30 avril 2025 pour exprimer leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré. Cette mobilisation intervient dans un contexte de tensions diplomatiques après des propos jugés hostiles d’un haut responsable militaire américain.
Des milliers de personnes ont manifesté, le mercredi 30 avril 2025, dans plusieurs villes du Burkina Faso pour exprimer leur soutien au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré. À Ouagadougou, plusieurs centaines de manifestants ont investi la place de la Révolution à l’appel du Comité national de veille citoyenne.
Les protestataires ont exprimé leur indignation face aux propos tenus récemment par le général américain Michael Langley, appelant au respect dû, selon eux, au chef de l’État burkinabè. Certains n’ont pas hésité à établir un parallèle entre Ibrahim Traoré et l’ancien président Thomas Sankara. « Nous avons eu un président, c’est un revenant du Président Thomas Sankara », a lancé un manifestant dans une langue locale.
Aux côtés des manifestants, plusieurs membres du gouvernement ont pris part à la mobilisation, dont le Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo qui a transmis un message de reconnaissance du président du Faso à l’endroit des manifestants.
Saluant ceux qui sont « debout pour la liberté, pour la dignité, pour dire non à l’oppression, à l’injustice », il a estimé que cette mobilisation populaire constitue un signal fort adressé aux puissances étrangères.
« Certains ne dormiront pas ce soir. Mais leur cauchemar va durer parce que nous sommes debout et prêts jusqu’à la victoire finale », a-t-il déclaré.
Jean Emmanuel Ouedraogo a également dénoncé ce qu’il a qualifié de « mensonges et manipulations » émanant d’un « individu, descendant d’Africains », accusé de vouloir « diaboliser » le président Traoré. Il a affirmé que de telles méthodes ont pu fonctionner en 1987, mais que « cette fois, ça ne passera pas ».
Le ministre d’État a enfin assuré que la détermination du chef de l’État reste intacte, précisant que « toutes ces manœuvres ourdies n’affectent en rien son moral », car il puise son énergie dans la mobilisation populaire.
« Le Capitaine Ibrahim Traoré m’a dit de vous dire que le combat continue, va s’intensifier, que le temps est venu de ne plus jamais courber l’échine », a-t-il ajouté, évoquant une lutte pour la libération définitive du Burkina Faso et des peuples du Sahel.
À Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, les manifestants ont convergé vers la place Tiefo Amoro. T-shirts, affiches et banderoles à l’effigie du président du Faso, drapeaux du Burkina, du Mali, du Niger et de la Russie en main, ils ont scandé des slogans à la gloire d’Ibrahim Traoré et des dirigeants de la Confédération des États du Sahel (AES).
Des mobilisations similaires ont été observées à Koudougou et à Ouahigouya. Dans ces villes, les sympathisants du pouvoir en place ont réaffirmé leur attachement aux autorités de la transition et leur engagement à soutenir la gouvernance actuelle.
HO/ac/Sf/APA