A l’issue de la formation dans les fonds climatiques, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ambitionne d’aider les pays de la région ouest-africaine à doubler la part des financements climatiques mobilisés, en la faisant passer de 9 % à plus de 20 %, afin de mieux répondre à l’urgence climatique.
Une session de travail régionale sur la programmation du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et du Fonds vert pour le climat (FVC) en Afrique de l’Ouest s’est ouverte ce mardi 13 mai 2025 à Dakar, a constaté APA.
Initiée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cette rencontre de trois jours réunit les représentants de la FAO des 15 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), des experts techniques venus du siège de l’organisation et des points focaux nationaux du FEM et du FVC.
L’atelier qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des pays francophones d’Afrique en matière de gouvernance des ressources naturelles et de l’environnement, vise principalement à améliorer l’accès des pays ouest-africains aux financements climatiques internationaux.
« L’accès à ces financements reste compétitif, nécessitant la soumission de projets bien formulés », a souligné Mme Bintia Stéphane-Tchicaya, Coordonnatrice sous-régionale de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest.
Et d’ ajouter que « l’une des principales difficultés pour les pays francophones réside dans la langue, puisque les demandes doivent être rédigées en anglais. »
Selon les organisateurs, cette session se concentre sur trois objectifs majeurs : renforcer la compréhension des enjeux liés à la programmation des projets FEM/FVC à chaque étape du cycle de projet, réaliser une cartographie participative des capacités et partenariats sous-régionaux, et identifier les opportunités de mobilisation des ressources disponibles.
Les échanges permettront notamment de « renforcer les capacités des bureaux pays pour dialoguer efficacement avec les points focaux FEM/FVC et les parties prenantes », et de « mobiliser l’expertise technique régionale pour appuyer les projets et programmes » financés par ces fonds.
Un enjeu crucial pour l’Afrique de l’Ouest
La directrice du changement climatique, de la transition écologique et du financement vert au ministère sénégalais de l’Environnement, Mme Sarr Madeleine Diouf, a rappelé l’importance cruciale de ces financements face aux défis que connaît la région. « Face à l’avancée du désert, aux défis de la sécurité alimentaire et aux impacts du climat sur l’agriculture et la pêche, le pays doit renforcer sa résilience », a-t-elle affirmé.
Les statistiques révèlent un retard préoccupant. « En 2020, une étude révélait que la région n’avait mobilisé que 9% des fonds disponibles, alors qu’elle est l’une des plus exposées aux effets du changement climatique », a rappelé Mme Stéphane-Tchicaya. L’objectif affiché est désormais « d’augmenter significativement la part des financements mobilisés, idéalement entre 20 et 25 % », pour que la région puisse bénéficier pleinement de ces opportunités.
Ces dernières années, ces ressources sont devenues un véritable enjeu et un levier de financement important pour plusieurs États.
« En 2024, leur portefeuille mondial a franchi la barre des 10 milliards de dollars, soutenant des projets porteurs de solutions dans plus de 150 pays », a indiqué la Coordonnatrice par intérim du bureau régional de la FAO.
Pour la seule Afrique de l’Ouest, « les projets actifs mis en œuvre par la FAO, grâce à ces deux mécanismes de financement, dépassent les 200 millions de dollars », a-t-elle fait savoir.
La session de travail s’inscrit également dans la perspective du neuvième cycle de reconstitution des ressources du FEM et du deuxième cycle du FVC, qui représentent « de nouvelles opportunités de collaboration et d’impact. »
Une vision stratégique partagée
Présidant la cérémonie d’ouverture au nom du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Pr. Daouda Ngom, Mme Sarr Madeleine Diouf a rappelé les ambitions du Sénégal. Selon elle, « avec la vision Sénégal 2050, le Sénégal assurera un aménagement plus équilibré de son territoire urbain et rural grâce à une transition écologique juste et se positionnera en pays modèle d’économie circulaire et de gestion durable de ses écosystèmes. »
Elle a également souligné l’importance de la coopération régionale, relevant que « les questions environnementales n’ont pas de frontières et nous sommes appelés à travailler ensemble pour relever les nombreux défis qui se dessinent devant nous pour le développement de nos pays et de nos communautés. »
Parmi les réalisations concrètes issues de cette collaboration figurent notamment les projets de préparation « readiness« , en particulier sur la Grande Muraille Verte, qui devraient bientôt être soumis à l’examen du Fonds vert climat. De même, des initiatives financées par le FEM, comme les champs-écoles, sont devenues des politiques nationales au Sénégal.
La FAO a annoncé qu’une rencontre d’échange d’expériences et de consolidation du partenariat, avec la participation des points focaux opérationnels FEM et des autorités nationales désignées du FVC, est prévue au cours du troisième trimestre de cette année.
ARD/te/Sf/APA