La scène politique ouest-africaine reste marquée par des restrictions aux libertés au Mali, des remous institutionnels au Libéria et des ambitions électorales affirmées en Côte d’Ivoire, dans un contexte d’intensification de la répression numérique au Sénégal.
Au Mali, la junte au pouvoir depuis les coups d’Etat de 2020 et 2021 continue de restreindre les libertés. Selon Le Monde Afrique, les autorités de transition ont dissous les partis politiques et suspendu la chaîne TV5 Monde. Environ 300 partis sont officiellement recensés dans le pays.
Le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Adama Coulibaly, a rappelé dans L’Essor que « la liberté, d’accord, mais l’ordre public, l’honneur et la dignité doivent être pris en compte ». Il a précisé que sa juridiction s’appuie sur la Loi n°00-046 du 7 juillet 2000 relative au régime et aux délits de presse.
Pendant ce temps, Jeune Afrique décrit l’ancien Premier ministre Choguel Maïga comme « youtubeur ». Limogé par le président de transition Assimi Goïta, Maïga commente désormais l’actualité via des vidéos en ligne, tout en réaffirmant son soutien au processus de transition.
Au Libéria, Richard Nagbe Koon, candidat du président Joseph Boakai, a été élu le 13 mai président de la Chambre des représentants, rapporte Jeune Afrique. Cette élection survient après la démission contestée de son prédécesseur, qui faisait face à une fronde d’élus.
En Côte d’Ivoire, Vincent Toh Bi a annoncé le même jour sa candidature à la présidentielle d’octobre 2025, selon Abidjan.net. L’ancien préfet d’Abidjan propose une rupture politique fondée sur l’ouverture et la réconciliation.
Parallèlement, Noël Akossi Bendjo, vice-président du PDCI-RDA, a dénoncé la radiation de Tidjane Thiam des listes électorales. Il estime que le pays a besoin d’« une nouvelle espérance » plutôt qu’un changement de régime, jugeant que la Côte d’Ivoire « traverse une crise profonde ».
Au Sénégal, Le Soleil met en lumière les coopératives agricoles communautaires (CAC), regroupées autour de fermes villageoises de 20 hectares, comme modèle de développement durable. L’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (ANIDA) appelle à investir dans ces structures.
Dans le même temps, Le Quotidien rapporte l’arrestation d’Azoura Fall et d’El Hadji Ousseynou Kaïré, célèbres militants du parti Pastef, poursuivis pour propos « contraires aux bonnes mœurs ». Ils seront jugés le 15 mai par le Tribunal des flagrants délits de Dakar. Azoura Fall a contre-attaqué en déposant plainte contre l’avocat Me Moussa Diop, qu’il accuse d’avoir diffusé la vidéo ayant conduit à son interpellation.
Enfin, des activistes burkinabè critiquent le soutien affiché par le député sénégalais Guy Marius Sagna au président de la transition burkinabè, Ibrahim Traoré, depuis l’ambassade du Burkina Faso à Dakar. Selon Le Quotidien, cette déclaration a déçu plusieurs militants burkinabè, alors que nombre d’entre eux, à l’instar de Guy Hervé Kam, sont ciblés par les autorités.
ODL/te/Sf/APA