Un atelier national de validation d’un mécanisme de financement pérenne de l’agriculture ivoirienne, prévu sur trois jours, s’est ouvert mercredi à Grand-Bassam, une cité balnéaire à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.
Cette plateforme de réflexion, organisée par le ministère ivoirien de l’Économie et des finances ; et celui de l’Agriculture et du développement rural, réunit des organes des principales filières agricoles. Pour le partage d’expériences ont été invités Le crédit agricole de France et « MIFA » du Togo.
Selon Mme Minatou Coulibaly, présidente du Comité de pilotage, cet atelier vise à mettre en place un mécanisme pérenne financier à vocation agricole, à même de contribuer au financement du secteur agricole ivoirien.
La question de financement de l’agriculture reste une problématique. Dans l’optique de valoriser la chaîne de valeur agricole du pays, l’Etat ivoirien a commis le Cabinet MCkinsey à l’effet de mener une étude ayant permis de mettre la lumière sur les enjeux majeurs du financement du secteur.
« Le modèle que nous proposons, c’est de créer une banque, mais beaucoup plus que cela », un financement qui prenne en compte les besoins des producteurs et des industriels, a fait savoir M. Siaka Fanny, conseiller au ministère de l’Économie des finances, en charge du secteur financier.
Il s’agit notamment d’ « un modèle de financement de l’agriculture qui va au-delà d’une banque classique agricole» en vue de « prendre en charge totalement tout le circuit de production depuis les intrants jusqu’à la commercialisation», a-t-il poursuivi.
Ce mécanisme devrait permettre de stimuler les PME agricoles. L’Etat de Côte d’Ivoire veut palier les difficultés d’accès des acteurs du secteur agricole au financement. Des banques qui avaient été créés, telles la BNDA et la BFA, ont, pour problème de gouvernance été fermées.
Le directeur du Conseil coton-anacarde de Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, a salué ce projet. Car, le secteur agricole est véritablement confronté à un problème de financement. La filière cajou est « orpheline » en termes de mobilisation de ressources de financement.
Pour une usine de transformation de 10.000 tonnes, « vous avez besoin d’au moins 5 milliards Fcfa sur trois à quatre mois pour pouvoir acheter la matière première qui permet de fonctionner le reste de l’année », a -t -il poursuivi.
Pendant plusieurs décennies, la Côte d’Ivoire a consolidé son statut de puissance agricole dans la sous région et à l’échelle mondiale sur des spéculations comme le cacao, l’anacarde ou encore le palmier à huile.
L’agriculture, en Côte d’Ivoire, contribue pour environ 22% du Produit intérieur brut (PIB) et 40% des recettes d’exportation. Le secteur emploie près de 2/3 de la population active. Toutefois, le secteur reste confronté à la volatilité des prix et le problème d’accès au financement.
AP/ls/APA