Dans le cadre de la biennale d’art contemporain Dak’Art 2024, les amateurs d’art pourront contempler, du 13 novembre au 7 décembre 2024, l’exposition « YAAY DUND – Régénérer le vivant », qui retrace l’extraordinaire travail des femmes africaines en faveur d’une agriculture durable.
Au pied du majestueux Monument de la Renaissance Africaine, se dresse un bâtiment écologique spécialement conçu pour abriter l’expo-événement « YAAY DUND – Régénérer le vivant. » Présentée dans le cadre « off » de la biennale d’art contemporain Dak’Art2024, cette exposition est un véritable plongeon au cœur des systèmes alimentaires du Sénégal.
Les œuvres de Raphael Belmin, agronome et photographe au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), dévoilent chaque étape cruciale de cette chaîne, de la production à la consommation, en passant par la transformation et la distribution.
Ses photographies, d’une puissance évocatrice rare, capturent la diversité des rôles essentiels, notamment ceux tenus par les femmes, acteurs incontournables de cette chaîne vivante.
« Depuis 15 ans, mon travail d’agronome de terrain m’a permis de parcourir le monde rural africain. Partout, j’ai rencontré des femmes, des sœurs, des mères, des grand-mères qui s’engagent au quotidien pour prendre soin de notre nature, de notre santé, et de notre société. J’ai compris que ce travail-là est la clé de notre avenir en commun. Alors, j’ai décidé de compiler les images de ces femmes que j’ai rencontrées au gré de mes missions et de mes voyages pour créer une grande exposition et leur donner la visibilité qu’elles méritent », a déclaré M. Belmin, expliquant l’origine de son projet.
Lors du vernissage, une foule de passionnés d’art et de curieux s’est rassemblée pour admirer ce témoignage vibrant en faveur d’une agriculture durable.
« Votre projet met en avant le rôle fondamental des femmes dans la tradition agroécologique et dans l’adoption de solutions basées sur la nature » a magnifié Birame Mabrou Diouf, administrateur général du Monument de la Renaissance africaine, qui a tenu à saluer cette initiative « singulière à plus d’un titre » de l’agronome et de son équipe.
L’exposition s’inscrit dans le cadre de la célébration des anniversaires conjoints de la Dynamique pour une transition agro-écologique au Sénégal (DyTAES), le CIRAD (Centre international pour la recherche et le développement), l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
Pour Absa Mbodj, représentante de la DyTAES, « ces photos racontent une histoire de pouvoir, de rôle clé et d’impact que les femmes jouent dans la transition agro-écologique. » Elle a fait savoir que les œuvres seront mises en vente et les profits reversés aux activités de la DyTAES.
Cette exposition a pu être réalisée grâce au soutien financier d’acteurs majeurs tels que l’ambassade de France au Sénégal et la Banque mondiale, entre autres. Le Directeur de l’Institut français à Dakar, Laurent Viguié, a magnifié le travail du chercheur français tout en rappelant que « l’art peut promouvoir des valeurs et des ambitions politiques auprès d’un public large. »
De son côté, Benoît Faucheux, représentant la Banque mondiale, a indiqué que son institution « n’est pas venue financer cette action par hasard ». Ajoutant que « depuis l’année dernière, nous avons un troisième objectif qui est de se développer dans une planète vivable. »
Le lieu d’exposition est doté d’un espace agora qui accueillera une programmation riche tout au long de la période d’exposition. Les rencontres réuniront des voix scientifiques, artistiques et militantes afin de faire vivre les débats autour de la transition agro-écologique et l’égalité de genre.
Le CIRAD co-organisera avec l’ISRA et l’IRD des « Journées des anniversaires conjoints de la recherche » pour marquer les contributions et les avancées significatives de leurs institutions respectives dans le domaine de la recherche depuis plusieurs décennies au Sénégal.
ARD/Sf/te/APA