L’organisation onusienne a remis, ce vendredi 2 février 2024, un rapport d’évaluation du programme génétique au Centre national de recherche agronomique (CNRA) en vue de booster la production de géniteurs d’alevins de qualité.
« Ce rapport a permis d’évaluer le programme génétique, en cours, qui va permettre d’améliorer la souche existante », a indiqué Mme Djiré Foungnigué, administrateur du programme Fish4ACP à la FAO Côte d’Ivoire.
Pour soutenir les efforts du gouvernement ivoirien en vue d’atteindre l’autosuffisance en poissons en 2031, la FAO a organisé une mission d’appui à la station de recherche sur la pêche et l’aquaculture continentale du CNRA, à Bouaké (centre) du 19 au 23 juin 2023.
Cette mission a été menée en collaboration avec l’Université de Liège, en Belgique. Elle a débuté par une évaluation des moyens matériels et humains de la station du CNRA et s’est achevée le 23 juin 2023 à Abidjan par un atelier réunissant les acteurs clés de la filière aquacole.
L’université de Liège, associée au projet, a évalué le programme génétique du CNRA et fait des recommandations afin d’améliorer la souche des géniteurs qui existent déjà. Car, plus l’on a des géniteurs de qualité, plus l’on a des poissons de qualité.
Selon Mme Djiré Foungnigué, cette stratégie vise à accompagner le CNRA afin d’avoir des géniteurs d’alevins pour les fournir aux pisciculteurs. L’évaluation de la station du CNRA sur le tilapia a permis d’identifier des besoins en termes d’équipements, d’infrastructure et du personnel.
Cette démarche devrait, en outre, permettre de caractériser les souches déjà existantes et de proposer aussi des méthodes de caractérisation, a fait savoir Mme Djiré Foungnigué, rapportant que le CNRA devrait renforcer son personnel et ses ressources matérielles.
« La FAO va contribuer à former le personnel du CNRA et à équiper la station (de recherche sur les ressources halieutiques). Et, tout cela vise à avoir une souche locale améliorée qui puisse être performante pour produire des alevins de qualité », a-t-elle poursuivi.
Avec le programme Fish4ACP, la FAO a développé de manière participative avec les acteurs de la chaîne de valeur une stratégie décennale. L’objectif étant de multiplier par neuf la production actuelle, en passant d’une moyenne de 7.000 tonnes de tilapias à plus de 63.000 tonnes en 2031.
Dr Michel Amani Kouakou, le directeur général adjoint du CNRA, chargé de la recherche et du développement agricole, a relevé que la structure de recherche s’attellera à mettre en focus des variétés et souches améliorées performantes, à croissance rapide, facile à produire et adaptées aux conditions climatiques du pays.
Le CNRA, renseignera-t-il, fait également la production d’aliments d’alevins, notamment la formule pour que les poissons puissent être nourris facilement. Il produit de même des aliments adaptés aux souches locales ainsi que des blocs alimentaires.
Pour une synergie d’actions et une efficacité dans l’opérationnalisation du programme, Dr Michel Amani Kouakou, a insisté sur la mise en place d’une « convention » qui devrait permettre à chaque partie de suivre ses engagements.
Il a invité la FAO à « aider » le CNRA en termes d’équipements pour « monter un bon laboratoire de génétique ». Les recherches du CNRA, outil de recherche par excellence de la Côte d’Ivoire, couvrent quasiment tous les domaines agricoles du pays en vue d’atteindre la souveraineté et la sécurité alimentaire.
Michel Amani Kouakou a, par ailleurs, souligné que le CNRA dispose d’un centre de quarantaine de poissons de la Côte d’Ivoire. Et, « tout poisson venant de l’extérieur doit passer au CNRA pour savoir s’il ne transporte pas des maladies afin de ne pas détruire tout le système aquacole » du pays.
La production aquacole est « très déficitaire en Côte d’Ivoire », mentionnera-t-il. En termes de production nationale de poissons, le pays est à 110.000 tonnes globalement, aujourd’hui. Or, les besoins en consommation sont estimés au-delà de 600.000 tonnes, d’où un gap à combler d’environ 500.000 tonnes.
Fish4ACP est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) visant à soutenir le développement durable de la pêche et de l’aquaculture. Ce programme est mis en œuvre par la FAO et financé par l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).
AP/APA