Alors que la violence augmente dans cette zone de la RDC, la MONUSCO assure, aux côtés des FARDC, la sécurité des sites de déplacés en Ituri et dans le territoire de Djugu, en particulier.
Parmi les mesures prises par la Force de la MONUSCO pour contenir la violence et renforcer la protection des civils, figure notamment l’établissement de deux bases opérationnelles mobiles depuis le mardi 11 février. L’une est située à quelques mètres du camp des déplacés de Lodha, et l’autre dans le village d’Aar, où la milice Zaïre avait attaqué des civils, causant la mort de six personnes.
En outre, les Casques bleus de la MONUSCO ont intensifié les patrouilles pour protéger les sites de déplacés de Djaiba et de Lodha, régulièrement ciblés par des attaques de miliciens. Ce fut notamment le cas dans la nuit de lundi à mardi, lorsque plus de quatre-vingts civils ont été tués lors d’une attaque attribuée aux miliciens du groupe Codeco, qui ont également incendié des habitations.
Dans un communiqué de presse, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a condamné cette attaque odieuse et présenté ses condoléances aux familles des victimes.
La MONUSCO rappelle que les attaques délibérées contre les populations civiles peuvent constituer des crimes de guerre.
Par ailleurs, Mme Bintou Keita en appelle au sens des responsabilités et à l’humanité de chacun afin que cesse cette nouvelle vague de violence. Elle réitère son appel à une cessation immédiate des violences de tous les groupes armés contre les civils et invite particulièrement les groupes armés Codeco et Zaïre à respecter leurs engagements pris dans le cadre des processus de dialogue, à rejoindre de bonne foi le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS), et à participer de façon constructive au développement de leur communauté.
Des patrouilles pour décourager les miliciens
« Les patrouilles de la MONUSCO ont découragé les mouvements des assaillants », reconnaît une habitante de Djaiba, soulagée de voir que « nous ne sommes pas abandonnés, ni seuls ».
Cependant, la situation reste imprévisible et tendue. De nombreux habitants de ces deux localités continuent à fuir vers le camp des déplacés de Djaiba, placé sous la protection de la MONUSCO, où ils affirment « se sentir plus en sécurité ».
Ils sont estimés à plus de deux mille personnes. Ces déplacés disent être sous la menace permanente des exactions de la milice Codeco dans la région.
Au moins quatre attaques de ces miliciens ont été déjouées au cours de la seule journée de mercredi par les forces armées de la RDC et les Casques bleus de la MONUSCO.
Évacuation des blessés
Lundi, des Casques bleus ont échangé des tirs avec ces derniers, ce qui a permis d’empêcher une attaque contre le site des déplacés de Djaiba.
La MONUSCO a également pris en charge des blessés. Deux enfants grièvement blessés et quatre adultes ont été évacués d’urgence vers Bunia lundi, tandis que les blessés légers ont été soignés à la base de la MONUSCO à Djaiba.
Dans le cadre des mécanismes de protection des civils, des militaires congolais ont également établi une position temporaire à proximité du camp, avec l’appui logistique de la MONUSCO, qui a fourni des tentes.
« Depuis trois jours, nous nous réfugions à proximité de la MONUSCO. Ses militaires ne dorment pas, ils circulent toute la nuit, partout. Nous, populations, reconnaissons ce que fait la MONUSCO pour notre protection. Avec toutes les tracasseries et exactions des miliciens, nous ne savions pas où aller pour notre sécurité. Mais la MONUSCO a tout fait pour assurer notre protection », a déclaré le chef de la localité d’Ikpa, voisine de Djaiba.
Des efforts similaires à Drodro
Il n’y a pas qu’à Djaiba que les FARDC et la MONUSCO font échec aux attaques des groupes armés contre les civils et les déplacés. Les deux forces mutualisent également leurs efforts à Drodro.
Dans cette localité située à 80 km de Bunia, des miliciens de la Codeco ont tenté une incursion mercredi, obligeant de nombreux habitants à fuir vers le site de Djangi, également placé sous la protection directe des Casques bleus de la MONUSCO et des militaires congolais.
TE/Sf/APA