La migration irrégulière appelée localement « Barça ou Barsak (Barcelone ou la mort, en langue wolof) a repris ces dernières semaines au pays de la Teranga.
Le Sénégal a renforcé sa coopération avec les autres pays pour échanger des informations, partager des meilleures pratiques et coordonner les efforts en matière de lutte contre les réseaux de trafiquants de migrants. En outre, les contrôles aux frontières ont été renforcés pour détecter et empêcher les entrées illégales, grâce au déploiement de ressources humaines et technologiques appropriées pour surveiller les points d’entrée et les routes fréquemment utilisées par les migrants irréguliers. Le gouvernement également mène des campagnes de sensibilisation pour informer les jeunes sur les dangers de la migration irrégulière et promouvoir les voies légales et sécurisées de migration.
Pour appuyer ses efforts, le gouvernement a élaboré une Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, lancée ce jeudi à Dakar, par le Premier ministre, Amadou Bâ, selon qui, « le drame de la migration illégale implique la responsabilité de plusieurs acteurs, chacun jouant un rôle essentiel dans la recherche de solutions ».
« La lutte contre l’émigration irrégulière est un effort collectif qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la société. En travaillant ensemble, nous pouvons créer un environnement propice au développement, à la stabilité et à la prospérité, et ainsi dissuader les jeunes de risquer leur vie dans des migrations irrégulières », a dit le chef du gouvernement sénégalais.
Amadou Bâ a soutenu que les États ont un rôle fondamental dans la gestion de migration irrégulière. C’est ainsi que le gouvernement du Sénégal a élaboré des politiques publiques qui promeuvent le développement économique, social et éducatif, des programmes visant à créer des opportunités d’emploi et à renforcer les infrastructures.
« Force est de constater que les dispositifs mis en place ont permis d’obtenir des résultats satisfaisants. En effet, les programmes d’employabilité et d’emploi des jeunes dont +Xëyu Ndaw ñi+, la formation professionnelle et l’apprentissage, les politiques d’équité territoriale et sociale constituent une illustration de l’engagement de l’État à annihiler le phénomène de la migration irrégulière », a-t-il poursuivi dans son discours transmis à APA.
De l’avis du Premier ministre, les familles aussi ont un rôle clé dans la prévention de l’émigration irrégulière, notamment en encourageant des choix responsables pour les jeunes. « Elles doivent valoriser l’éducation et les encourager à rester à l’école pour acquérir des compétences nécessaires pour leur avenir. Les parents doivent offrir un soutien émotionnel à leurs enfants pour les aider à faire face aux difficultés et aux frustrations, susceptibles d’influencer leur décision de migrer illégalement. Ils doivent fournir des informations correctes sur les risques de l’émigration illégale et encourager la recherche d’alternatives légales et sécurisées pour migrer, si nécessaire », a indiqué M. Bâ.
Revenant sur la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, il a souligné qu’elle est le « fruit de consultations et de réflexions approfondies avec des experts, des organisations de la société civile et des acteurs concernés ».
Elle met l’accent sur la promotion de l’éducation et de la formation, la création d’emplois et d’opportunités économiques, la protection des droits humains et la lutte contre l’exploitation, et la sensibilisation et la coopération internationale.
TE/ac/APA