Près de 1/4 des adolescentes auraient subi des violences conjugales, selon une étude de l’OMS diffusée ce mercredi.
La violence au sein du couple n’épargne pas les plus jeunes. Une nouvelle analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiée ce mercredi dans la revue The Lancet Child & Adolescent Health, met en lumière l’ampleur inquiétante de ce phénomène chez les adolescentes. Les chiffres révélés sont alarmants et appellent à une action urgente de la part des autorités et de la société civile.
Selon le communiqué de l’OMS parvenu ce mercredi à APA, près d’un quart (24 %) des adolescentes en couple, soit environ 19 millions de jeunes filles, auront été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime avant d’atteindre l’âge de 20 ans. Plus préoccupant encore, près d’une adolescente sur six (16 %) a subi ce type de violence au cours de l’année écoulée, poursuit l’organisme onusien.
« Il est très préoccupant de constater que des millions de jeunes femmes dans le monde sont très tôt victimes de violence au sein du couple », regrette Dre Pascale Allotey, Directrice du département Santé sexuelle et reproductive, et recherche, de l’OMS, appelant à considérer ce problème comme une question de santé publique majeure, nécessitant des mesures de prévention et un soutien ciblé.
Les conséquences de ces violences sur les jeunes victimes sont nombreuses et potentiellement dévastatrices. L’étude met en évidence les effets néfastes sur la santé, la scolarité, les relations futures et les perspectives d’avenir des adolescentes. Les risques de traumatismes, de dépression, de troubles anxieux, de grossesses non planifiées et d’infections sexuellement transmissibles sont considérablement accrus.
L’analyse révèle également des disparités géographiques significatives. « L’étude montre que pour mettre fin à la violence de genre, les pays doivent mettre en place des politiques et des programmes qui renforcent l’égalité pour les femmes et les filles », souligne Dre Lynnmarie Sardinha, administratrice technique chargée des données et des mesures relatives à la violence à l’égard des femmes à l’OMS.
Elle insiste sur l’importance de garantir l’éducation secondaire pour toutes les filles, d’assurer l’égalité des droits de propriété entre hommes et femmes, et de mettre fin aux pratiques néfastes telles que le mariage des enfants.
L’OMS appelle à une action concertée pour atteindre l’objectif de développement durable visant à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030. L’organisation souligne que la lutte contre le mariage des enfants et l’élargissement de l’accès des filles à l’enseignement secondaire sont des étapes cruciales pour réduire la violence au sein du couple touchant les adolescentes.
ARD/te/Sf/APA