Le groupe jihadiste avait déjà revendiqué une attaque survenue trois jours plus tôt dans la même région.
L’attaque du lundi 20 février contre un camp de l’armée burkinabè à Tin-Akoff, dans la province de l’Oudalan (région du Sahel) est l’œuvre de l’Etat islamique. Le groupe jihadiste a revendiqué l’assaut dans le numéro 382 de son hebdomadaire « Al Naba » (la nouvelle) publié dans la nuit de jeudi à vendredi dans ses canaux de diffusion.
Selon les insurgés, les combats ont duré 40 minutes. Ils affirment avoir tué des dizaines de soldats et de miliciens. À l’époque, des sources sécuritaires avaient fait état de 19 morts parmi les soldats qui tenaient ce camp. Il avait été aussi cas d’une intervention aérienne de l’armée contre les assaillants. Mais ces derniers minimisent les impacts de cette intervention.
De même, les insurgés contestent le bilan de 112 jihadistes fourni par l’armée au terme de sa réaction contre l’attaque du 20 et celle survenue trois jours plus tôt sur l’axe Deou-Orsi, toujours dans l’Oudalan et au cours de laquelle 51 militaires ont été officiellement tués. Cette opération revendiquée par l’Etat islamique est l’une des plus meurtrières contre l’armée burkinabè ces derniers mois, dans un contexte d’instabilité socio-politique.
En raison de la recrudescence des attaques jihadistes, le capitaine Ibrahim Traoré a renversé, en septembre 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, lui-même auteur d’un coup d’Etat huit mois plus tôt contre le président Roch Marc Christian Kaboré, pour les mêmes raisons. Mais ces changements de régime ne semblent pas avoir atténué l’insécurité dans ce pays du Sahel central. Pour changer la donne, les autorités ont lancé une vaste campagne de recrutement de militaires et de supplétifs appelés Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP).
A cela s’ajoute la remise en question de la coopération militaire entre « le Pays des hommes intègres » et certains de ses partenaires traditionnels dont l’apport dans la lutte contre le terrorisme est jugé insuffisant. Dans cette dynamique, la France a été priée de retirer ses forces spéciales de « Sabre » qui étaient stationnés à Kamboinsin, à la périphérie de la capitale du Burkina. Il est aussi prêté à Ouagadougou de vouloir se rapprocher de Moscou même si les autorités de la Transition ont nié avoir l’intention de faire appel aux mercenaires de Wagner qui seraient présents au Mali, selon plusieurs chancelleries occidentales alors que Bamako préfère parler d’« Instructeurs russes ».
AC/APA