Le séisme d’Al Haouz et les initiatives prises pour gérer ses effets sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains paris ce jeudi.
+Al Bayane+écrit qu’ « à voir SM le Roi compatir au chevet des blessés au CHU de la cité ocre, on en a les larmes de fierté face à cette alliance qui pétrit la monarchie et le peuple », notant que ces accolades de “profonde affection” qui jaillissent de ces actes de communion font le tour du monde et suscitent l’admiration de toute l’humanité.
La publication salue le “somptueux brassage” des composantes de la société, pour relever les défis les plus coriaces, au regard de cette campagne populaire de collectes d’aides de toutes sortes en faveur des divers sinistres, constatant que des files interminables de centaines de camions voire de conteneurs s’acheminent vers les lieux affectés par le séisme par des acteurs à l’appel national.
Il estime d’autre part que les expressions de sympathie à notre égard ne font que renforcer le sentiment d’appartenance et d’attachement à cette grande Nation qu’est le Maroc.
+L’Economiste+ estime qu’après le choc qui a foudroyé le Maroc, l’émotion et la course contre la montre pour sauver des vies, un travail titanesque nous attend: la reconstruction, de “toute une vaste région, l’une des plus pauvres du pays”, “celle qui cumule de grands déficits au niveau des revenus, de l’emploi et du développement humain”.
Il faudra non seulement remettre sur pied des milliers de douars, mais asseoir un vrai modèle du monde rural, soutient le quotidien.
Ce dernier estime que cette étape de la construction exige de “prendre le véritable pouls de tous ces territoires”, d“en finir avec le Maroc à plusieurs vitesses”, de permettre aux enfants d’aller à l’école jusqu’au bout, aux populations de se faire soigner sur place et ne plus faire des kilomètres pour aller chercher de l’eau, des routes convenables, de l’électricité et l’essentiel pour vivre.
Le séisme, comme toute crise ou choc, est une “grande leçon” dont il faut tirer les enseignements, et ce, pour construire une “modernité” qui révolutionne sans rompre, ni laisser une partie de la population au bord de la route ou en haut de la montagne, estime-t-il.
L’Opinion écrit que les milliers d’initiatives privées et spontanées initiées pour acheminer des aides de toutes sortes aux populations sinistrées par ce tremblement de terre d’une ampleur cataclysmique, ont révélé, une fois de plus, cette propension quasi-génétique de notre peuple à la solidarité et à la compassion, mais que le moment est venu de tirer les premiers enseignements de cette vague de solidarité.
Le premier constat est que si les aides ont été nombreuses et généreuses, elles ne sont pas toutes parvenues aux populations réellement sinistrées, des charognards sans scrupules, ayant profité de cette ambiance de compassion pour en détourner une partie.
Le deuxième est que l’engouement collectif des Marocains sur les rayons des grandes surfaces pour acheter et donner des denrées de première nécessité a passablement perturbé les chaînes d’approvisionnement en ces produits dont certains, qui sont périssables, risquent de devenir impropres à la consommation avant même que les populations cibles n’en bénéficient, constate le quotidien.
Certes, c’est bien d’aider et de donner, mais il faut que cet élan de solidarité s’inscrive dans la durée, car passées les premières semaines de cet élan remarquable, le risque est grand de voir les aides faiblir et se tarir, au moment même où les populations qui doivent en bénéficier en auront le plus besoin, fait-il remarquer.
L’idéal serait de donner de manière ciblée suivant les besoins et les orientations des organisations mobilisées sur le terrain, et d’aiguiller ces aides vers les points de collecte mis en place par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, ou mieux, de réduire les aides en nature pour donner en numéraire sur le compte spécial 126 mis en place par le gouvernement, suggère-t-il.
HA/APA