Les enjeux de la prochaine réunion du Conseil de la banque centrale, la célébration de l’Aïd Al Adha de cette année et les relations de coopération entre le Maroc et Israël sont les principaux sujets traités par la presse hebdomadaire marocaine.
+Finances News hebdo+, qui revient sur les enjeux de la prochaine réunion du Conseil de la banque centrale, prévue mardi, se demande si la Banque, attachée à l’exécution de sa mission régalienne, à savoir mettre l’ensemble des décisions qu’elle prend dans le but de préserver la stabilité des prix, avec comme point de repère un taux d’inflation autour de 2%, va « poursuivre le durcissement de la politique monétaire pour lutter contre l’inflation », ou “lâcher du lest”.
Car, le prochain Conseil de la Banque centrale intervient dans un contexte qui n’est pas neutre, au regard des profondes divergences de vue entre Bank Al Maghrib et le gouvernement au sujet de la dernière hausse du taux directeur, qui ont suscité “stupéfaction” et “incompréhension” dans le milieu des affaires, constate l’hebdomadaire.
Le politique a finalement réussi à “parasiter” l’indépendance de Bank Al Maghrib, une institution qui s’est justement toujours attachée à prendre ses distances par rapport à l’arithmétique politicienne, estime-t-il, ajoutant que ce “parasitage” fait que toute décision que la Banque centrale va prendre en ce moment, “risque de prêter foi aux mauvaises interprétations, voire à la polémique”.
C’est dire que la situation est pour le moins “délicate” et place le gouverneur de Bank Al Maghrib dans “une posture peu confortable”, mais “conduire la politique monétaire exige de pouvoir prendre les bonnes décisions au bon moment, sans avoir peur de froisser le gouvernement ou encore d’irriter les banquiers”, soutient-il.
+La Nouvelle Tribune+, qui évoque la célébration de l’Aïd Al Adha dans un contexte marqué par une hausse excessive des prix, écrit que l’inflation qui s’est installée “est un couperet supplémentaire qui vient s’ajouter à la traditionnelle pression sur les prix en cette période de fête”.
Les moutons se négocieront ainsi cette année à des niveaux de prix “inédits” et les réactions de la population marocaine sont à la hauteur de l’impact sur leur portefeuille, constate la publication.
Face aux contraintes impliquées par les prix des ménages, dont le pouvoir d’achat a fondu comme neige au soleil cette année, le gouvernement souhaiterait pallier les risques par l’importation d’un volume conséquent d’ovins de l’étranger, ce qui a priori devrait réduire la pression inflationniste, rapporte-t-il.
Certes, certains appellent à interdire le rituel de l’Aïd cette année, à cause de la pression qu’il cause socialement aux foyers marocains de la classe moyenne et populaire, face à une minorité très riche qui aggrave la hausse des prix, cependant cette proposition ne prend pas en compte l’importance que revêt la célébration de cette fête pour nos concitoyens, note-t-il.
Le fait que nos concitoyens soient très attachés à ces célébrations est légitime et puisque la sécheresse est installée, “nous devons trouver des mécanismes pérennes, par la régulation directe voire la subvention des prix, la limitation des ventes par individu s’il le faut”, suggère-t-il.
+TelQuel+, qui s’attarde sur les relations de coopération entre le Maroc et Israël, écrit que certains critiques “plus déterminés” déplorent, certes, une “accélération de calendrier” de visites de hauts responsables de l’Etat hebreu au Maroc, et estiment que “renforcer la coopération avec Israël est synonyme d’abandon par le Maroc de son soutien organique à la Palestine”.
De plus, arguent-ils, Israël n’a pas pris les devants sur le dossier du Sahara, ne reconnaissant pas la souveraineté du royaume sur ses territoires du Sud.
Cependant, les investissements d’Israël au Sahara racontent une tout autre histoire: des entreprises comme New Med Energy et Adarco se préparent à faire de l’exploration gazière offshore au large des côtes de Boujdour, le groupe hôtelier israélien Selina ouvre un établissement à Dakhla et un consortium de startups israéliennes travaillera en partenariat avec l’UM6P sur des solutions d’agritech dans nos provinces du Sud, explique l’hebdomadaire.
Par ailleurs, la collaboration militaire avec l’État d’Israël, matérialisée par un accord de coopération sécuritaire et de nombreux achats de matériel militaire de pointe, “auréole notre pays d’un bouclier symbolique qui charrie une importance capitale”, relève-t-il.
Évidemment, en cas d’escalade, le Maroc peut très bien se défendre tout seul, mais pouvoir compter sur le soutien d’une des armées “les plus technologiquement avancées du monde” est un facteur de dissuasion qui a son poids, souligne-t-il, estimant que le rapprochement entre le Maroc et Israël “fait donc sens à plus d’un titre”.
Globalement, les pas faits en direction d’Israël répondent à une logique pragmatique: ils donnent une impulsion au royaume sur les plans économique et militaire sans le compromettre sur sa solidarité constante avec le peuple palestinien, fait-il remarquer.
HA/APA