Les autorités ougandaises ont fait l’objet de vives critiques de la part d’Amnesty International en raison de la manière « brutale » dont elles ont traité les manifestations anti-corruption qui ont eu lieu en début de semaine.
Des centaines de jeunes manifestants ont été arrêtés et placés en détention au cours des manifestations qui faisaient suite à la répression de manifestations antigouvernementales au Kenya.
Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré : « Les tactiques musclées utilisées par le gouvernement ougandais pour étouffer et réduire au silence les manifestants pacifiques témoignent d’une répression manifeste de la dissidence. Les Ougandais ont le droit d’exprimer des opinions critiques à l’égard de la corruption officielle du gouvernement et des violations des droits de l’homme commises par l’Etat, et l’expression de ces opinions ne devrait pas donner lieu à un emprisonnement ».
Le représentant d’Amnesty International a demandé « la libération immédiate et inconditionnelle de tous ceux qui ont été arrêtés uniquement pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique et qui sont toujours détenus illégalement ». M. Chagutah a déclaré qu’au lieu de réprimer les manifestants, « les autorités doivent répondre aux demandes de la population qui leur demande de s’attaquer à la corruption des élus et de respecter, protéger et remplir toutes leurs obligations en matière de droits de l’homme ».
Les manifestations contre la corruption qui ont eu lieu mardi dans la capitale, Kampala, ainsi que dans d’autres villes de l’Ouganda, font suite à des allégations de plus en plus nombreuses de corruption officielle généralisée, notamment à l’encontre de membres du parlement, y compris le président du parlement.
Le président Yoweri Museveni a averti dimanche dernier que les manifestations ne seraient pas tolérées. Le lendemain, la police a assiégé les sièges des partis d’opposition avant les manifestations prévues mardi. Elle a arrêté plus d’une centaine de manifestants dans ce qui a été qualifié de mesure de précaution. Les manifestations ougandaises font écho à celles organisées par de jeunes militants au Kenya voisin, où le président a été contraint de retirer des propositions fiscales controversées et de dissoudre la majorité du gouvernement.
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