Le gouvernement français a dénoncé plusieurs accords qui le lient au Burkina Faso.
Une centaine de citoyens français et européens résidant au Burkina et dont la voix est portée par cinq personnes, ont appelé, mardi, le gouvernement français à lever « sans délai », les mesures prises contre le pays.
Ils ont exprimé, dans un document reçu à APA mardi 19 septembre, leur « profonde désapprobation » contre les « positions et décisions » de Paris vis-à-vis de Ouagadougou, « lesquelles ont d’importantes répercussions sur le vivre ensemble », selon eux.
Les signataires sont de diverses nationalités et certains vivent au Burkina depuis plusieurs décennies. Ils disent subir « les effets de l’escalade des hostilités diplomatiques ».
Parmi les griefs retenus contre Emmanuel Macron, ils ont énuméré l’arrêt de la délivrance de visa aux ressortissants burkinabè, le classement du pays en zone rouge, la suspension de l’aide publique au développement et de la coopération, y compris culturelle, ainsi que la réduction des effectifs consulaires.
« Ces décisions du gouvernement français, unilatérales et contre-productives, viennent alimenter les tensions et la rancœur, fragiliser les relations de qualité qui existent entre citoyens de nos différents pays », ont-ils insisté, estimant que les citoyens français, européens et burkinabè sont liés.
Selon les signataires, « au-delà des relations entre nos différents États et nos gouvernants, il existe une multitude de liens personnels et professionnels entre familles, associations, entreprises, artistes, étudiants, chercheurs, etc. qui sont garants du bien-être et du développement social et économique des citoyens de nos nations ».
Pour eux, ces liens doivent « être préservés, perdurer et se renforcer, indépendamment des tensions diplomatiques actuelles » entre les États.
« Sans ces relations d’amitié entre nos peuples, rien de nouveau ne pourra voir le jour. Si nous brisons ces liens, comment reconstruirons-nous le vivre-ensemble ? », se sont interrogé ces Européens résidant au Burkina.
Les relations entre la France et le Burkina ne sont pas au beau fixe depuis septembre 2022, date de la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré.
Ces derniers jours, Paris a multiplié les mesures de rétorsion, suspendant la délivrance de visas pour les étudiants burkinabè et les adoptions au Burkina.
Le Burkina a expulsé, le week-end dernier, l’attaché militaire de l’ambassade de France à Ouagadougou, accusé d’« activités subversives ». Au même moment, Ouagadougou a mis fin à sa mission militaire à Paris.
En mars, le Burkina avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, quelques semaines après avoir exigé et obtenu le retrait de la force française « Sabre ».
SD/ac/APA