Les Zimbabwéens réclament une plus grande responsabilité au sein de l’Eglise d’Angleterre, suite aux allégations de dissimulation impliquant un bénévole de l’Eglise qui a abusé de nombreux garçons au Zimbabwe et au Royaume-Uni.
Les Zimbabwéens veulent mettre fin aux dissimulations. L’Eglise a récemment dévoilé les conclusions d’une enquête indépendante concernant le ressortissant britannique John Smyth, révélant des antécédents d’abus sexuels, psychologiques et physiques contre environ 30 garçons et jeunes hommes au Royaume-Uni et 85 en Afrique des années 1970 jusqu’à sa mort en 2018.
En réponse au rapport, le chef de l’Eglise d’Angleterre, Justin Welby, a démissionné mardi à la suite du tollé public suscité par son incapacité à signaler rapidement les abus physiques et sexuels répétés de Smyth aux autorités une fois qu’il en a eu connaissance.
Demandant une plus grande responsabilité, la famille d’une victime zimbabwéenne a exhorté d’autres responsables de l’Eglise d’Angleterre à reconnaître leur rôle dans la dissimulation et à suivre l’exemple de Welby en démissionnant de leurs fonctions.
Edith Nyachuru dont le frère est mort tragiquement dans des circonstances suspectes dans l’un des camps de Smyth en 1992, a critiqué la gestion de la situation par l’Eglise.
Elle a remis en question le silence de nombreux dirigeants de l’Eglise, bien qu’ils soient au courant des mauvaises conduites de Smyth au Zimbabwe et au Royaume-Uni.
Nyachuru a déclaré lors d’une enquête de la BBC que sa famille n’avait reçu d’excuses de la part de Welby qu’en 2021, près de trois décennies après la mort prématurée de son frère.
Elle plaide désormais pour la démission d’autres personnalités de l’Eglise pour leur inaction.
Juriste de formation, Smyth organisait des camps d’été chrétiens au Zimbabwe et au Royaume-Uni, son organisation recevant le soutien financier de l’Eglise d’Angleterre.
Des rapports sur sa mauvaise conduite au Zimbabwe ont émergé dans les années 1990 grâce à une enquête menée par l’avocat local David Coltart, qui a souligné son comportement abusif dans les camps chrétiens du pays.
Coltart a souligné cette semaine l’importance de s’attaquer au traumatisme durable causé par les actions de Smyth.
L’une des victimes a déclaré que beaucoup de ses amis sont encore « tellement traumatisés par les coups qu’ils ne sont même pas prêts à en parler ».
JN/fss/Sf/te/APA