Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent sur une diversité de sujets dominés par le nouveau front de l’opposition pour l’inclusivité et la transparence à l’élection présidentielle de 2024 au moment où la situation financière du pays est « dans le rouge », la couleur la plus visible dans le combat des « gladiateurs » qui a opposé dimanche 12 novembre le vainqueur Tapha Tine à Eumeu Sène.
A trois mois de l’élection présidentielle sénégalaise, Vox Populi indique que « 35 candidats à la candidature s’arment d’un +FITE+ (courage en wolof) pour une élection inclusive et transparente ». Ces opposants sont « disposés à créer les conditions d’une force politique sur le terrain pour faire face au président Macky Sall et à son régime ». En revanche, précise le journal, le Front pour l’inclusivité et la transparence des élections (Fite) a été porté sur les fonts baptismaux à « l’exclusion » du mouvement Taxawu de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et du Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-président Abdoulaye Wade.
Sud Quotidien indique aussi que « le Fite (se lance) à l’assaut du Macky » pour l’inclusivité et la transparence à l’élection présidentielle de février 2024. Ce front a été monté en l’absence du « PDS, de Taxawu et des ex-personnalités du pouvoir » qui ont décidé de briguer le fauteuil présidentiel après que le chef de l’Etat sortant a renoncé à une troisième candidature, constate Bés Bi.
Toutefois, ce journal se demande « à qui profite le front » entre l’opposition radicale et le président Macky Sall après que 35 candidats déclarés ont affirmé « soutenir la candidature d’Ousmane Sonko », placé sous mandat de dépôt depuis fin juillet et dont le mandataire, le député Ayib Daffé, peine à récupérer les fiches de parrainage nécessaires pour la participation au scrutin de 2024 du maire de Ziguinchor (sud) considéré comme le leader de l’opposition sénégalaise.
Face à l’opposition qui essaie de se constituer en un front, l’ancien ministre Abdoulaye Bibi Baldé note dans L’AS que le candidat de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), la coalition au pouvoir, en l’occurrence le Premier ministre Amadou Ba, « ne rassure pas ». Le même sentiment habite Souleymane Jules Diop, ancien ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du suivi du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), confiant à L’Info que Amadou Ba est « amorphe ».
« J’irai même plus loin, je le trouve amorphe, je trouve qu’il ne montre pas assez aux Sénégalais, à sa majorité, qu’il a les épaules, qu’il a l’étoffe » pour succéder à Macky Sall, souligne l’actuel ambassadeur du Sénégal auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Dans cette ambiance pré-électorale, le candidat déclaré Abdoulaye Tine décline dans Walf Quotidien un pan de son « programme de campagne » et « promet de renégocier tous les contrats » signés par le régime sortant s’il est élu.
Alors que certains acteurs comme Boubacar Camara et Souleymane Jules Diop plaident pour le report du scrutin, le maire de Kolda (sud) Mame Boye Diao, candidat déclaré, « craint (pour sa part) un contentieux électoral » après la polémique née à la Commission nationale électorale autonome (Cena) dont le bureau, qui a demandé à la Direction générale des élections (DGE) de remettre des fiches de parrainage à Ousmane Sonko, a été récemment remplacé par le président Macky Sall, créant ainsi un climat de suspicions chez plusieurs opposants et observateurs.
L’Observateur indique que l’Etat du Sénégal est « dans le rouge » en raison d’une « crise financière » qui a fini de toucher les caisses publiques. Malgré « la dernière trouvaille de Macky Sall pour faire face », un expert note dans le journal que « à défaut de pouvoir collecter plus d’impôts, l’Etat est obligé de réduire les dépenses fiscales pour renflouer les caisses ».
Mais la justice doit faire face aux cas de « blanchiment d’argent », selon Le Quotidien qui indique que « des assujettis font dans le noir ». En effet, « les rapports 2021-2022 de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) épinglent les notaires, avocats, régies financières, etc. » alors que « les banques sont moins mauvaises élèves ». Le journal estime que « 26 dossiers de soupçons ont été transmis au Parquet » national financier là où « 14 sont à l’étude ».
En lutte sénégalaise, Sunu Lamb titre sur le « choc de titans » de l’arène et indique « Tapha Tine descend Eumeu Sène » après « trois minutes et dix-huit secondes de bagarre », dimanche soir. Bés Bi a suivi une « Sène de violence » lors du combat Tapha Tine – Eumeu Sène qui a vu la victoire du géant de l’écurie Baol.
Pour Vox Populi, « Tapha Tine remporte le combat des gladiateurs » après avoir pourtant été « malmené par coups de poing jusqu’au sang ». « Des coups de poing, j’en donnais toujours à mes adversaires. Mais, aujourd’hui, j’en ai reçu beaucoup », a-t-il déclaré. « Vainqueur dans la douleur » de Eumeu Sène qui « perd avec les honneurs », selon Record, Tapha Tine « rêve du vainqueur Modou Lô – Boy Niang » pour un combat royal à l’issue duquel il pourrait remporter le titre tant convoité de « roi des arènes », estime de son côté Bés Bi.
ODL/ac/APA