Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur les accusations portées par un ancien directeur général d’une société publique sur le président Macky Sall, l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye et l’homme d’affaires Jean Claude Mimran à propos d’un contrat d’exploitation d’une mine de diamant dans le pays alors que le candidat du pouvoir à la présidentielle de février 2024, le Premier ministre Amadou Ba, a « réussi » son meeting tenu dans la capitale française.
Les Echos indique qu’à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar « 168 professeurs dénoncent la fermeture et exigent une reprise en présentiel » des cours. Alors que les scènes horribles d’incendies et de pillages au sein de l’enceinte universitaire au cours des violentes manifestations de juin 2023 avaient poussé les autorités à fermer l’établissement, les enseignants notent aujourd’hui que cette fermeture n’est pas une bonne nouvelle pour les étudiants.
Les « conséquences » sont entre autres la « réduction drastique du quantum horaire, la baisse de niveau des étudiants et des diplômés insuffisamment qualifiés », s’inquiètent-ils dans le journal. Dans L’Observateur, le secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), David Celestin Faye, « charge le ministre (de tutelle) Moussa Baldé ». « Les hommes politiques influent sur les décisions pédagogiques. C’est un drame », déplore l’enseignant qui note que « les cours en ligne, c’est un grand danger ».
Les Echos note en outre que « la Direction générale des Impôts et Domaines poursuit quatre entreprises pour plus de cinq milliards » de francs CFA de « fraude fiscale et détournement de deniers publics ». Sans citer leurs noms, le quotidien précise qu’elles « sont accusées d’avoir collecté des taxes pour le compte de l’Etat sans rien reverser », une attitude qui encourage « les autorités à décréter la +tolérance zéro+ ».
A la veille de « l’audience de tous les risques », selon Sud Quotidien, sur le « jugement du contentieux lié aux fiches de parrainage (de la coalition Ousmane) +Sonko 2024+ au tribunal d’instance hors classe de Dakar », Vox Populi rapporte que le week-end dernier a été rempli de « +gal gal+ (crocs en jambe) politiques » sur fond « d’exacerbation des rivalités à l’approche de la présidentielle » de février 2024. Moussa Diop, avocat et opposant sénégalais, a notamment accusé l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye, également candidat potentiel à la présidentielle, d’avoir signé un « contrat d’exploitation de diamant » lorsqu’il était ministre des Mines, exhibant pour preuves des « correspondances entre Aly Ngouille, l’homme d’affaires Jean Claude Mimran et le président Macky Sall ».
Toutefois, le camp de M. Ndiaye dément ces « allégations infondées contre sa personne et l’existence des lettres en question ». « Cela reflète le degré d’ignorance et de légèreté d’un homme qui aspire à diriger un pays », a chargé l’ancien ministre de l’Agriculture contre son ancien camarade de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir).
Le Quotidien s’intéresse aussi aux « faux diamants de Moussa Diop » qui accuse Macky Sall, Jean Claude Mimran et Aly Ngouille Ndiaye d’avoir passé un marché pour exploiter ces mines précieuses au Sénégal. L’ancien directeur général de la société de transport public Dakar Dem Dikk « fait état de +lettres confidentielles+ entre les trois hommes » alors que « Aly Ngouille Ndiaye parle de +pure imagination+ ». Le journal a interrogé également « Ousmane Cissé, ancien directeur des Mines, qui indique qu’il n’y a aucune exploitation de diamants au Sénégal », comme pour appuyer les propos de M. Ndiaye.
Bés Bi souligne en revanche que les révélations de Moussa Diop sur l’exploitation d’une mine de diamant sont « explosives » parce qu’elles « mouillent le Président Sall, Aly Ngouille et Mimran », qui est par ailleurs à la tête de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS). Solide dans ses accusations, M. Diop « brandit ses +preuves+ et s’attend à être entendu » par la justice. Mais « un haut cadre du palais » qualifie Moussa Diop de « récidiviste » et dit qu’il « doit être poursuivi ».
L’Observateur revient sur « le Paris fou de Amadou Bâ », le Premier ministre et candidat de la coalition BBY à la prochaine présidentielle qui a tenu un meeting en France. « Sur la période 2024-2028, le Sénégal va connaître une phase d’accélération qu’aucun pays africain ne connaîtra », a promis le candidat choisi par Macky Sall pour sa succession à la tête du pays en avril 2024 à l’issue du scrutin présidentiel.
Walf Quotidien affirme que c’est une « entrée en +Seine+ réussie pour Amadou Bâ » à l’occasion de son meeting dans la capitale française alors que L’AS souligne que cette manifestation témoigne de « l’unité retrouvée » au sein de la coalition au pouvoir. Confiant pour sa victoire, le chef du gouvernement note que « une fois élu, nous avons l’obligation de faire plus ».
EnQuête s’inquiète toutefois du « déplacement avec une forte délégation à Paris » de Amadou Bâ, le qualifiant d’« une virée à risques ». « Sous la casquette du chef du gouvernement, Amadou Bâ a rencontré plusieurs personnalités » dont son homologue française, Elisabeth Borne, tandis que « des signaux sont lancés dans diverses directions » à l’approche de la présidentielle. « Je déplore cette confusion de genre diplomatiquement inopportune », fustige au journal son prédécesseur Aminata Touré, devenue une opposante radicale du régime de Macky Sall.
ODL/ac/APA