Le gouvernement sénégalais a officiellement lancé, ce vendredi, un ambitieux projet d’adaptation aux changements climatiques, intitulé « Mettre en cohérence la planification nationale et infranationale de l’adaptation au Sénégal (PNA-FVC) ».
Porté par le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, le projet d’adaptation aux changements climatiques bénéficie d’un financement de 2,6 millions de dollars (environ 1,5 milliard de FCFA) du Fonds vert pour le climat (FVC), avec l’appui technique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L’objectif est clair : intégrer pleinement l’adaptation climatique dans les politiques publiques de développement, à tous les échelons – national, sectoriel et territorial – pour renforcer la résilience des populations et des écosystèmes face aux effets croissants du réchauffement climatique.
Lors de la cérémonie de lancement, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Pr Daouda Ngom a souligné la portée stratégique de cette initiative.
« Ce projet marque une avancée majeure dans notre engagement à faire de l’adaptation au changement climatique un pilier central de notre développement. Il vise à lever les barrières à la planification efficace et à orienter les ressources vers des actions concrètes, pertinentes et durables », a-t-il déclaré.
Le projet contribuera à finaliser l’élaboration de Plans nationaux d’adaptation (PNA) pour dix secteurs clés, tout en construisant une feuille de route nationale qui servira de référence pour les futurs investissements, projets et réformes liés à l’adaptation.
Le ministre a insisté sur la nécessité d’une gouvernance climatique plus décentralisée et inclusive.
« Les collectivités territoriales doivent jouer un rôle moteur dans la mise en œuvre des mesures d’adaptation. Il nous faut renforcer les capacités locales et veiller à ce que les priorités communautaires soient pleinement prises en compte dans les stratégies nationales », a-t-il plaidé.
Une adaptation planifiée, participative et inclusive
La représentante résidente du PNUD au Sénégal, Mme Catherine Phuong, a salué l’engagement des autorités sénégalaises dans la construction d’un cadre de résilience climatique cohérent et inclusif.
« Face à l’accélération du changement climatique, l’adaptation ne peut plus être improvisée. Elle doit être pensée, structurée et planifiée de manière rigoureuse. Et surtout, elle doit impliquer l’ensemble des acteurs – État, collectivités, secteur privé, société civile et institutions académiques », a-t-elle affirmé.
Mme Phuong a mis en lumière les défis structurels persistants, notamment en matière de coordination institutionnelle, de collecte de données climatiques désagrégées et d’accès fluide au financement international. Elle a également rappelé que les besoins d’adaptation du Sénégal d’ici 2030 s’élèvent à plusieurs milliards de dollars, soulignant ainsi l’importance d’initiatives structurantes comme celle-ci.
La cérémonie a réuni des représentants du Parlement, de divers ministères sectoriels, des collectivités locales, d’organisations de la société civile.
TE/Sf/APA