Au Maroc, le travail des enfants a baissé de 13,4% en 2023 par rapport à 2022.
En marge de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants célébrée ce 12 juin, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) révèle des progrès significatifs du phénomène au Maroc, mais souligne également des défis persistants.
En 2023, sur les 7.775.000 enfants marocains âgés de 7 à 17 ans, 110.000 étaient engagés dans une activité économique, soit 1,4% de cette tranche d’âge. Ce phénomène a plus prévalu en milieu rural (2,8%) qu’urbain (0,5%). Le HCP précise que la majorité de ces enfants sont des garçons (85,6%), âgés de 15 à 17 ans (91,5%) et résidant en zones rurales (79,9%). La déscolarisation demeure une cause majeure, avec 89,1% des enfants concernés ayant quitté l’école, 2,3% n’y étant jamais allés, et seuls 8,6% encore scolarisés.
Le nombre d’enfants marocains au travail a continué de diminuer, enregistrant une baisse de 13,4% par rapport à 2022 et de 55,5% par rapport à 2017. Cette tendance à la baisse reflète l’impact des politiques et des initiatives mises en place pour combattre ce fléau.
Les enfants marocains au travail sont majoritairement employés dans le secteur de l’agriculture, forêts et pêche en milieu rural (74,1%). En zones urbaines, ils sont principalement employés dans les services (51%) et l’industrie (28,1%). Le HCP indique que près de six enfants sur dix (60,8%) en milieu rural travaillent comme aides familiales, alors qu’en milieu urbain, la majorité sont salariés (56,9%), apprentis (28,6%) ou aides familiales (14%).
Concernant les conditions de travail, le HCP attire l’attention sur les dangers auxquels sont exposés ces enfants. Près de 63,3% des enfants travaillant (soit 69.000 enfants) effectuent des travaux dangereux, représentant 0,9% de la population enfantine. Les secteurs de la construction (BTP) sont les plus risqués, suivis par l’industrie, les services et l’agriculture.
Cadre familial et socio-économique
Le HCP note que le phénomène des enfants au travail touche environ 77.000 ménages marocains – soit environ 1% des ménages du pays. Il est plus répandu dans les zones rurales (55.000 ménages) que dans les zones urbaines (22.000 ménages). Les familles nombreuses sont particulièrement concernées : le taux passant de 0,4% pour les ménages de trois personnes à 2,5% pour ceux de six personnes ou plus.
Le niveau d’instruction du chef de ménage joue aussi un rôle clé. Les ménages dont le chef est sans instruction sont plus susceptibles d’avoir des enfants au travail (1,2%) comparativement aux ménages avec des chefs mieux éduqués.
Environ 41,5% des enfants au travail proviennent de ménages dirigés par des exploitants agricoles, tandis que 24% viennent de ménages de manœuvres, et 20,8% de cadres moyens, employés, commerçants ou artisans.
MN/te/APA