A l’initiative du Sénégal, l’Afrique a commémoré le sacrifice des tirailleurs sénégalais ce dimanche 1er décembre. A cette occasion, le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a appelé à ne jamais oublier « cette page sombre de notre histoire commune ».
Quatre-vingts ans après le massacre, les nations africaines et françaises se sont réunies dimanche 1er décembre à Thiaroye, près de Dakar, pour une cérémonie mémorielle chargée d’émotion et de symboles historiques.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la Mauritanie et de l’Union africaine, a rendu hommage aux tirailleurs sénégalais, soulignant qu’« Ils ont traversé des continents pour défendre une cause qui n’était pas la leur ».
Le président mauritanien qui a parlé au nom de ses homologues présents à la cérémonie de ce dimanche a évoqué le contexte tragique du massacre. « En ce tragique 1er décembre de 1944, ici même, dans cette caserne où l’écho de l’injustice criante, de l’ingratitude et du déni résonna encore, toujours et pour l’éternité », a-t-il rappelé.
El Ghazouani a souligné que « le massacre de Thiaroye symbolise la violence et le déni des droits fondamentaux dont les Africains ont si violemment souffert », mais aussi « l’inébranlable détermination des Africains à lutter pour leur dignité ».
Citant le poète sénégalais Babacar Mbaye, petit-fils d’un tirailleur, le président a rappelé ces vers émouvants : « Recevez l’hymne de votre Afrique maternelle, tirailleurs morts pour la République, morts pour la France, morts par la France ».
Les tirailleurs sénégalais, venus combattre pour la France durant la Seconde guerre mondiale, ont été massacrés le 1er décembre 1944 à Thiaroye, après avoir réclamé le paiement de leurs soldes et une reconnaissance égale à celle des soldats français.
« Leurs sacrifices resteront gravés dans notre mémoire et présents dans la conscience collective de nos peuples », a déclaré el Ghazouani, soulignant que « la vérité et le droit triomphent toujours, inexorablement ».
La cérémonie a été présidée par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye.
Jean-Noë Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a réaffirmé la reconnaissance officielle de ce crime historique, s’inscrivant dans la démarche engagée par le président Emmanuel Macron de faire la lumière sur cette page sombre de l’histoire coloniale.
AC/Sf/APA