Les États membres de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont scellé ce mardi à Ségou une convention historique instaurant une politique culturelle commune.
C’est au cœur du Centre culturel Kôrè de Ségou, épicentre du patrimoine malien, que les représentants des trois pays de l’AES ont paraphé le document portant leur projet de politique culturelle commune, mardi 4 février. La cérémonie, présidée par le ministre malien Mamou Daffé, s’est déroulée au Centre culturel Kôrè, en marge de la « Semaine de la fraternité de l’AES » (3-9 février). Les signataires incluaient Pingdwendé Gilbert Ouédraogo (Burkina Faso), Abdourahamane Amadou et Soufiane Aghaichata Guichene (Niger), ainsi que Daffé, représentant le Mali.
Ce texte, élaboré lors d’un atelier technique à Bamako en décembre 2024, ambitionne de renforcer l’unité et la résilience des États sahéliens en faisant de la culture un levier de paix, de développement et de rayonnement international.
Les ministres ont souligné la nécessité de mutualiser les ressources pour dynamiser les secteurs culturels, artisanaux et touristiques, tout en préservant les patrimoines locaux. Parmi les mesures annoncées figurent la création de projets transfrontaliers, la valorisation des industries créatives et un fonds de soutien aux artisans.
La convention s’inscrit dans la vision des chefs d’État de l’AES, qui souhaitent accélérer l’intégration régionale. M. Daffé a rappelé que « la culture est un rempart contre les divisions », tandis que Mme Guichene a insisté sur le rôle des arts comme « ciment des peuples ». L’année 2025, proclamée « Année de la culture au Mali » (#2025anneedelacultureaumali), servira de tremplin pour concrétiser ces ambitions, avec des initiatives comme des festivals communs et des résidences artistiques.
Les États de l’AES entendent ainsi transformer le Sahel en un pôle culturel incontournable, tout en répondant aux défis sécuritaires et sociaux par la promotion de leur identité commune. La prochaine étape consistera à mettre en œuvre les actions prévues d’ici fin 2026, avec un appel à une « mobilisation sans précédent » des acteurs culturels et institutionnels.
AC/Sf/APA