Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a été installé mardi dans ses nouvelles fonctions.
Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a joué un grand rôle pour le respect du calendrier électoral en 2024. Il est intervenu à deux reprises pour casser des décisions de report de l’élection présidentielle et d’allongement du mandat du président Macky Sall, qui s’est terminé ce 2 avril 2024.
Pour le président de cette haute instance juridictionnelle, Mamadou Badio Camara, c’est un « véritable coup de maître » qu’a réussi son pays en élisant son cinquième président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en l’espace de « dix jours chrono », avec 54,28% des voix au premier tour, le 24 mars dernier.
« Le dispositif électoral, dans toutes ses composantes, a démontré une fois encore sa fiabilité. Nous le devons à l’expérience, l’expertise et la neutralité de l’administration électorale et des différents organes de contrôle de la régularité des élections ainsi qu’à la transparence et la célérité à toutes les étapes », a souligné mardi le magistrat à l’occasion de l’investiture du Président Faye, lançant dans la foulée une pique « à ceux qui ont tenté de déstabiliser » le Conseil constitutionnel « par des moyens non conventionnels » en accusant certains de ses membres de corruption.
Cette accusation formulée par des députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) après l’invalidation de leur candidat Karim Wade avait conduit à l’interruption du processus électoral par l’abrogation du décret convoquant le corps électoral pour le premier tour du scrutin présidentiel qui devait se tenir initialement le 25 février 2024. Cependant, le président du Conseil constitutionnel a salué « l’engagement du président Macky Sall » qui a « repris en main » le processus électoral avec « l’objectif d’un scrutin transparent », consacrant la victoire de l’opposition face au candidat du pouvoir Amadou Ba.
Retenant du chef de l’Etat sortant « un excellent garant de l’unité nationale » en s’abstenant « volontairement » de briguer un troisième mandat qui pouvait être « source de troubles », Mamadou Badio Camara a par la suite magnifié l’image et le discours « empreints d’humilité » de son successeur, Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, le plus jeune président élu du Sénégal.
« Vous êtes le choix incontestable et éclatant du peuple sénégalais. Vous symbolisez la volonté de notre peuple de changer de paradigmes. Vous portez désormais sur vos épaules les espoirs de toute une nation », lui a témoigné M. Camara.
Dans un discours qui réveille le souvenir de son défunt et arrière prédécesseur Kéba Mbaye, le président du Conseil constitutionnel a terminé par lancer un viatique au cinquième chef de l’Etat sénégalais : « A l’heure où surgiront les inévitables tentations du pouvoir, l’ivresse de la puissance, les démons de la division, il faudra se souvenir de la main de Dieu dont la volonté domine et détermine inéluctablement les moments que nous vivons ».
ODL/ac/APA