S’opposant au débat agité entre Ousmane Sonko et Amadou Ba, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) invoque le respect du Code électoral et la nécessité d’assurer l’égalité de traitement entre les 41 listes en lice pour les législatives du 17 novembre au Sénégal.
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) du Sénégal a fermé la porte ce 25 octobre 2024 à la perspective d’un débat télévisé entre le Premier ministre Ousmane Sonko et l’opposant Amadou Ba, dans le cadre des élections législatives anticipées du 17 novembre.
Le Premier ministre Sonko, tête de liste du parti au pouvoir Pastef, avait lancé une invitation à débattre à l’opposant Amadou Ba, qui avait accepté la proposition. Cette initiative, qui aurait pu constituer une première dans l’histoire politique récente du Sénégal, a été stoppée net par l’autorité de régulation.
Dans un communiqué publié vendredi 25 octobre, le CNRA rappelle que selon le Code électoral, l’organisation de débats radiodiffusés ou télévisés pendant la campagne électorale relève exclusivement de sa compétence. L’autorité de régulation souligne qu’elle « n’a accordé aucune autorisation » pour l’organisation d’un tel débat, et qu’en conséquence, « les chaînes de radio ou de télévision, quel que soit le support utilisé, ne sont pas habilitées à diffuser une telle émission ».
Le régulateur met notamment en avant la nécessité de respecter les principes d’égalité et d’équilibre dans le traitement médiatique des 41 listes déclarées recevables pour ce scrutin. Cette position s’appuie sur l’article LO. 135 du Code électoral qui encadre strictement l’organisation des débats contradictoires.
Par ailleurs, conscient des enjeux démocratiques liés aux débats électoraux, le CNRA indique avoir proposé une révision de certaines dispositions du Code électoral pour faciliter l’organisation régulière de débats lors des élections nationales à l’avenir.
AC/Sf/APA