L’objectif du dernier atelier régional Inter-DeSIRA dédié au projet « Dissémination des innovations en zone sahélienne (DISSEM-INN) » est de trouver les voies et moyens de pérenniser les innovations développées dans le cadre des projets DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture) et d’en assurer un changement d’échelle pour faire face aux défis agro-écologiques du Sahel.
Dans un contexte de changement climatique accéléré, les systèmes agricoles sahéliens sont soumis à une pression sans précédent. Le projet DISSEM-INN, lancé pour soutenir et promouvoir l’innovation dans ces systèmes, a organisé, ce mardi 10 septembre 2024, un atelier de clôture à Mbour (Ouest), réunissant des chercheurs, des responsables institutionnels et des partenaires internationaux.
« DISSEM-INN a été un bon outil d’accueil et d’accompagnement de la génération de ces technologies, mais également un cadre de renforcement du partenariat », a déclaré Dr Moustapha Guèye, Directeur général de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA). Cet atelier a été l’occasion de dresser le bilan des réalisations du projet, tout en réfléchissant à l’avenir des innovations générées dans le cadre des initiatives DeSIRA.
Un projet au cœur de l’innovation agricole sahélienne
Le projet DISSEM-INN, financé par l’Agence française de développement (AFD) et coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), fait partie d’une initiative plus large, DeSIRA (Développement et innovation Smart -Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporellement défini-basée sur la recherche agricole).
Lancée en 2017 lors du One Planet Summit à Paris, elle finance huit projets dans la région sahélo-saharienne. Son objectif : booster l’innovation agricole et rendre les systèmes agroalimentaires plus résilients face au changement climatique.
DISSEM-INN soutient huit projets qui touchent à divers domaines tels que l’amélioration variétale, l’agroécologie, les bioénergies, et l’irrigation. Par exemple, le projet ABEE (Favoriser l’autonomisation des réseaux ouest africains de sélection et de vulgarisation) vise à coordonner la sélection variétale de cultures essentielles comme le mil, le sorgho et l’arachide au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal. Le projet ACCEPT, quant à lui, se concentre sur l’adaptation des ressources agro-pastorales dans un contexte de changement climatique pour l’élevage pastoral au Tchad.
Pérennisation et changement d’échelle : des priorités pour l’avenir
Un des points essentiels discutés durant l’atelier a été la nécessité d’intégrer la pérennisation dès la conception des projets. Pour ce faire, l’atelier a mis en lumière le besoin d’une flexibilité conceptuelle et opérationnelle dans la mise en œuvre des projets, afin de mieux s’adapter aux réalités sahéliennes, marquées par une instabilité climatique et une insécurité croissante. « Il est impératif d’aller au-delà des aspects uniquement techniques et d’inclure les dimensions organisationnelles et socioculturelles », a ajouté M. Désiré. Le cadre analytique développé par DISSEM-INN a été particulièrement valorisé pour son potentiel à orienter les futures actions en matière d’innovation agricole dans le Sahel.
Des innovations aux impacts durables
Les différents projets DeSIRA exposés lors de l’atelier ont mis en avant des innovations prometteuses, telles que l’intensification agroécologique (projet FAIR au Sahel) et le développement de bioénergies pour les PME agroalimentaires (projet BIOSTAR). Ces innovations sont non seulement porteuses d’espoir pour les communautés locales, mais elles répondent aussi aux besoins d’une agriculture plus durable et résiliente dans une région durement frappée par les effets du réchauffement climatique.
Le projet DISSEM-INN se positionne donc comme un levier essentiel pour la dissémination de ces pratiques à plus grande échelle. « Ce dernier atelier doit marquer l’aboutissement du projet DISSEM-INN, avec la restitution de toutes les connaissances produites et en particulier le cadre analytique sur la pérennisation et le changement d’échelle des innovations », a conclu Dr Moustapha Guèye.
ARD/Sf/ac/APA