Dans le Sahel central, bien que les incidents sécuritaires aient diminué entre mai et juin, cette amélioration n’a pas eu d’impact sur la situation humanitaire, selon le dernier rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU.
Selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), malgré une réduction significative de 50 % des incidents de sécurité signalés dans le Sahel central, la région continue de subir les effets dévastateurs de la violence, des conflits et de l’insécurité. Entre mai et juin 2024, 2 864 personnes ont perdu la vie, une légère diminution par rapport aux 3 393 décès enregistrés entre février et avril 2024, a rapporté l’instance onusienne dans une note diffusée le 30 juillet dernier.
A en croire le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires, la situation reste néanmoins critique, avec plus de 2,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et 326 900 réfugiés au Burkina Faso, au Mali et au Niger. L’OCHA note que ce chiffre marque une hausse de 15 % par rapport à la période précédente, soulignant l’aggravation de la crise humanitaire dans la région.
Les populations déplacées et vulnérables du Sahel central font face à une insécurité alimentaire sévère et à une malnutrition croissante, tout en ayant un accès limité aux services de base. D’après l’OCHA, 8 065 écoles ne sont pas fonctionnelles et 556 centres de santé ne sont pas opérationnels, le Burkina Faso étant le pays le plus durement touché par ces fermetures.
Malgré les violences persistantes, les difficultés d’accès et les contraintes financières, 252 organisations humanitaires s’efforcent de fournir une aide vitale aux populations affectées dans la région. Cependant, le financement reste un défi majeur. À ce jour, seulement 580 millions de dollars américains ont été reçus, ce qui ne représente que 25 % des fonds nécessaires pour soutenir les 9 millions de personnes en besoin d’assistance .
L’OCHA appelle à une augmentation urgente du soutien financier international pour répondre aux besoins croissants et éviter une détérioration supplémentaire de la situation humanitaire dans le Sahel central.
Depuis plusieurs années, la situation sécuritaire s’est gravement détériorée au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Cette insécurité croissante a entraîné des coups d’État dans ces pays au cours des quatre dernières années.
En août 2020, des militaires ont pris le pouvoir au Mali après avoir déposé Ibrahim Boubacar Keita dit IBK, puis ont réalisé un deuxième coup d’État onze mois plus tard contre la transition qu’ils avaient eux-mêmes mise en place. Au Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré a été destitué en janvier 2022 par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a lui-même été évincé huit mois plus tard par le capitaine Ibrahim Traoré. Le général Abdourahamane Tiani a suivi cette dynamique en renversant le président Mohamed Bazoum au Niger le 26 juillet 2023.
Depuis ces événements, ces pays se sont rapprochés de la Russie dans leur lutte contre le terrorisme.
AC/Sf/APA