À l’ouverture du Conseil consultatif de la Refondation (CCR), le Premier ministre nigérien a défendu une vision endogène du pouvoir et dénoncé les ingérences étrangères.
Le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a insisté, samedi, à l’occasion de l’installation du Conseil consultatif de la Refondation (CCR), sur la souveraineté retrouvée du Niger et la dynamique d’unité régionale au sein de la Confédération des États du Sahel (AES).
S’exprimant devant un parterre de personnalités politiques, diplomatiques, coutumières et religieuses, le chef du gouvernement a replacé la création du CCR dans le cadre d’un processus politique « endogène », à l’image des réformes similaires conduites au Mali et au Burkina Faso. « Le Niger se dote aujourd’hui d’un outil de démocratie enracinée dans ses propres valeurs. C’est une approche conforme à notre civilisation », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre a saisi cette tribune pour saluer l’alignement institutionnel entre les trois pays membres de la Confédération, y voyant une expression concrète de leur rupture avec l’ordre néocolonial. « Nos peuples se sont levés pour dire non à la récolonisation honteuse du Sahel. Ils ont soutenu leurs armées, ils ont défendu leur dignité », a-t-il martelé, rendant hommage aux présidents Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdourahamane Tiani (Niger).
Dans une tonalité résolument géopolitique, M. Zeine a mis en garde contre les nombreuses convoitises extérieures qui pèsent sur la région sahélienne, riche en ressources mais victime, selon lui, d’un chaos entretenu à dessein. Il a dénoncé « la remise en cause sournoise du droit international » et affirmé que « le monde ne doit plus être régi par la loi de la jungle ».
À l’échelle régionale, le Premier ministre a prôné une diplomatie fondée sur le respect mutuel, la paix et le développement partagé. Il a ainsi exhorté les membres du CCR à porter, au-delà des frontières du Niger, la vision commune de la Confédération.
« Vous devez promouvoir une coopération basée sur l’égalité entre les peuples, dans un monde qui doit cesser d’être à deux vitesses », a-t-il dit.
S’adressant directement aux conseillers nouvellement installés, Ali Mahamane Lamine Zeine a souligné l’importance stratégique de leur rôle dans la transition : « Le rôle du conseiller n’est pas une sinécure. Le patriotisme dont vous faites déjà preuve est un gage de sérieux pour cette mission exaltante. »
Le Conseil consultatif de la Refondation, prévu par la Charte du 26 mars 2025, est une instance consultative appelée à émettre des avis et recommandations sur les grandes questions nationales. Son installation officielle constitue une étape majeure du processus de refondation en cours au Niger.
AC/Sf/APA