Le président nigérien déchu vit toujours en détention avec des membres de sa famille.
Au Niger, Salem Mohamed Bazoum retrouve une vie de liberté. Détenu aux côtés de ses parents depuis le putsch du 26 juillet 2023, le jeune homme de 22 ans, étudiant en France, a bénéficié, lundi 8 janvier, d’une remise en liberté provisoire du tribunal militaire de Niamey. Le fils du chef de l’Etat nigérien renversé, non encore jugé, est « inculpé de complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité ou à la sûreté de l’Etat ».
Si la communauté internationale a longtemps réclamé la libération du président Bazoum et de ses proches détenus, le gouvernement du Togo, qui a joué un rôle actif dans ce dossier, a salué pour sa part « la libération, à titre humanitaire, de Salem Mohamed Bazoum ».
« Nous saisissons cette occasion pour remercier le général Abdourahamane Tiani (chef de la junte), les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, nom de la junte) ainsi que le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine pour leur ferme volonté et leur engagement à œuvrer pour l’apaisement, socle d’une paix durable et d’une reprise effective du développement dans le pays frère du Niger », a souligné le ministère togolais des Affaires étrangères dans un communiqué.
La télévision nationale du Niger a montré plus tard des images du fils du président Bazoum serrant la main au Premier ministre de la junte, M. Zeine. Sur un autre plan, il est assis à côté du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, tous deux souriants. Selon certaines informations, Salem Mohamed Bazoum s’est envolé par la suite pour Lomé, la capitale togolaise.
Lors de son dernier sommet, tenu le 10 décembre 2023 à Abuja, au Nigéria, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) a conditionné la levée des sanctions économiques et politiques frappant le Niger à la libération du président Mohamed Bazoum et de sa famille ainsi que de la mise en place d’un calendrier de transition de courte durée pour permettre le retour rapide des civils au pouvoir.
La Cédéao a évolué dans son discours puisqu’elle demandait depuis plusieurs mois le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions, en brandissant la menace d’une intervention militaire soutenue par des pays occidentaux comme la France. Le Premier ministre du président nigérien déchu a d’ailleurs occupé le fauteuil du Niger durant le dernier sommet de l’organisation régionale avant que la commission de la Cédéao ne publie un communiqué, quelques jours après, pour acter officiellement le coup d’État dans ce pays sahélien.
« Le sommet du 10 décembre a reconnu que le gouvernement de Mohamed Bazoum avait été effectivement renversé par un coup d’État militaire », a affirmé la Cédéao, se disant ouverte au dialogue avec la junte nigérienne.
ODL/ac/APA