Cette semaine, l’Etat islamique a revendiqué plusieurs attaques dans le nord du pays.
Le président mozambicain, Filipe Nyusi a annoncé vendredi 25 aout, la mort du jihadiste Bonamade Machude Omar dit Ibn Omar.
Il était le chef militaire d’ « Ahl al Sunna wal jamm’a » (les gens de la tradition et du consensus) plus connu sous « al-chabab » (les étudiants).
Selon le chef de l’Etat du Mozambique, le jihadiste a été tué le 22 aout dernier dans le nord du pays où les insurgés, affiliés à l’Etat islamique depuis 2019, sont actifs.
Désigné terroriste international comme le chef spirituel du groupe, le Tanzanien Abu Yassir Hassan, le Mozambicain Ibn Omar a dirigé la célèbre attaque de mars 2021 contre la ville de Palma.
Après ce raid, plus d’un millier de soldats rwandais et des troupes des pays de l’Afrique australe ont été déployés au Mozambique, à la demande de Maputo. C’est ainsi qu’en 2022, le port de Mocimboa da Praia, occupé pendant un an par les insurgés a été repris par les forces rwandaises.
Analyste à Control Risks, un Cabinet de conseil en spécialisé en gestion des risques politiques, de sécurité et d’intégrité , Tristan Gueret considère la mort d’Ibn Omar et de plusieurs autres commandants comme une « autre indication que les efforts de contre-insurrection ont eu un impact sur le groupe jihadiste qui est sur le recul ».
Le spécialiste de l’insurrection jihadiste dans le septentrion mozambicain estime que les islamistes radicaux ont perdu leur « liberté opérationnelle en 2023 » et cela s’est traduit par la « baisse de la fréquence des attaques de militants à Cabo Delgado » par rapport à 2022. « Les cellules militantes ont dû changer fréquemment de zones d’opération pour échapper à la pression militaire », fait-il remarquer.
Dans ce contexte, la mort d’Ibn Omar peut être considérée comme un « coup dur » qui mettra encore à l’épreuve les capacités d’organisation du groupe, poursuit M. Gueret.
Cependant, le spécialiste estime que les jihadistes constituent toujours une menace dans les districts centraux de Cabo Delgado, relevant que « les précédents ont montré que les groupes militants sont en mesure de se remettre de la mort de leurs principaux membres ». Depuis 2014, l’Etat islamique a perdu quatre « califes », mais continue d’être une menace pour la sécurité mondiale.
Le chef de l’Etat mozambicain a assuré que la mort du chef jihadiste ne mettait pas fin à la lutte contre le terrorisme dans le nord du pays.
Cette semaine, l’Etat islamique a revendiqué plusieurs attaques meurtrières contre les soldats mozambicains.
AC/APA