Lundi 7 octobre 2024, le Président du Conseil National de Transition (CNT) du Mali, le Colonel Malick Diaw, a prononcé un discours passionné lors de l’ouverture de la session parlementaire d’octobre 2024, mettant en avant la nécessité de préserver la souveraineté du pays face aux défis internes et externes.
Dans son discours à l’ouverture de la session d’ouverture d’octobre, M. Malick Diaw a souligné l’importance de l’unité des peuples du Sahel et la détermination à lutter contre les ingérences extérieures et les pressions internationales.
Le Président du CNT a débuté son allocution en rendant hommage aux ancêtres et en réaffirmant la mission historique du Mali de se libérer des influences néocoloniales. Selon lui, la lutte actuelle pour la souveraineté du pays est une continuité des efforts de ses prédécesseurs qui ont combattu pour l’indépendance et la dignité nationale. Il a insisté sur la nécessité d’une libération physique, mentale et spirituelle face aux tentatives de domination extérieure. « Notre libération sera physique, mentale, spirituelle », a-t-il déclaré, rappelant que les valeurs du Mali sont enracinées dans la vertu et l’éthique.
L’un des moments forts du discours a été l’évocation de la création de la Confédération « Alliance des États du Sahel » (AES), une initiative lancée en collaboration avec le Burkina Faso et le Niger pour renforcer la coopération régionale face aux défis sécuritaires et économiques. « L’AES est le fruit de notre volonté commune de renforcer l’intégration régionale et de résister aux pressions extérieures qui cherchent à déstabiliser nos nations », a affirmé le Colonel Diaw.
Le Président de l’organe législatif de la transition a également salué la coopération avec des partenaires internationaux comme la Chine, la Russie, et la Turquie, en soulignant leur soutien constant au développement du Mali et à la défense de ses intérêts. Il a notamment mis en avant la récente participation du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, au sommet sino-africain à Beijing, où de nouveaux accords stratégiques ont été signés pour renforcer la coopération dans divers domaines tels que la sécurité, les télécommunications et les infrastructures.
Malick Diaw a adopté un ton résolument ferme face aux ingérences étrangères, évoquant la récente rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine suite à son implication présumée dans des attaques terroristes sur le territoire malien. Il a également condamné les propos hostiles de certains pays occidentaux, soulignant que le Mali et ses alliés de l’AES ne céderont pas aux pressions internationales visant à compromettre leur souveraineté.
« Nous sommes engagés dans une lutte générationnelle contre le néocolonialisme et toutes ses mutations. Ceux qui cherchent à nous diviser ou à nous intimider échoueront face à notre détermination à préserver notre dignité et notre indépendance », a martelé Diaw.
Ouverte ce lundi 7 octobre, la session parlementaire d’octobre, qui doit durer 75 jours conformément à la Constitution de 2023, sera principalement consacrée à l’examen du projet de loi de finances pour 2025. Ce budget ambitieux prévoit une augmentation des recettes budgétaires et vise à réduire le déficit tout en renforçant les investissements dans les secteurs clés de l’économie.
Le Président Diaw a souligné l’importance des réformes institutionnelles, y compris la modernisation des systèmes judiciaires et constitutionnels pour garantir une meilleure transparence et efficacité dans la gouvernance du pays. Il a également appelé à une collaboration renforcée entre les différents organes de la Transition pour atteindre les objectifs de développement et de stabilisation du Mali.
Le Colonel Diaw a renouvelé son engagement envers une Afrique unie, soulignant l’importance de la solidarité et de la coopération entre les nations africaines pour surmonter les défis communs. Il a cité les paroles de leaders panafricanistes historiques, affirmant que le Mali et l’Alliance des États du Sahel resteront des bastions de résistance contre les forces oppressives cherchant à asservir les peuples africains.
« Nous continuerons à porter le flambeau de nos ancêtres et à lutter pour un avenir où chaque Africain pourra vivre librement et dignement », a-t-il déclaré, concluant son discours par un appel à l’unité et à la détermination collective.
MD/Sf/ac/APA