Le président de la Chambre des Représentants libyenne, Aguila Saleh, a donné dimanche le coup d’envoi aux dépôts de candidatures à la fonction de Premier ministre d’un gouvernement unifié.
« Les dépôts de candidatures à la fonction de Premier ministre sont ouverts », a-t-il été indiqué sur la page Facebook de la Chambre des Représentants. Les candidats peuvent déposer leur dossier de candidature au siège de ladite Assemblée, à Benghazi, dans l’est du pays, entre le 28 juillet et le 11 août 2024.
Cette initiative repose sur plusieurs bases juridiques et politiques, notamment la déclaration constitutionnelle, le 13e amendement constitutionnel et les lois électorales adoptées par la Chambre des Représentants.
Aguila Saleh a souligné que ces mesures sont également le fruit des conclusions du Comité 6+6, une entité mixte formée par des membres de la Chambre des Représentants et du Haut Conseil d’État. Ce comité a élaboré et adopté des lois électorales en juin 2023, bien que certaines de leurs dispositions aient suscité des réserves et des critiques.
Entre divisions et instabilité
La situation politique en Libye est marquée par la division et l’instabilité. Actuellement, le pays est gouverné par deux entités rivales. Le gouvernement d’union nationale (GUN) basé à Tripoli, dirigé par Abdul Hamid Dbeibeh, contrôle l’ouest du pays. Parallèlement, un gouvernement basé à Benghazi et dirigé par Osama Hamad contrôle l’est et certaines régions du sud.
Cette dualité de pouvoir est le reflet des tensions et des conflits qui ont marqué la Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis cette chute, la Libye a été plongée dans une phase de transition prolongée et tumultueuse, marquée par des conflits armés et des tentatives infructueuses de réunification politique. Chaque faction, promouvant ses propres intérêts politiques et territoriaux, a contribué à la fragmentation et au chaos prolongé dans le pays.
Le Comité 6+6 incarne un effort significatif pour surmonter ces divisions et jeter les bases d’un processus électoral transparent et inclusif. Toutefois, malgré les progrès réalisés, plusieurs questions restent en suspens, notamment la manière dont les candidats seront sélectionnés et les mécanismes pour garantir l’équité du processus électoral.
Les réserves exprimées quant à certaines dispositions des lois électorales montrent que des désaccords persistent entre les différentes factions.
MN/Sf/APA