Un nouveau rapport de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULCD) met en lumière les solutions dirigées par des femmes pour renforcer la résilience face à la sécheresse.
Les femmes rurales, souvent en première ligne des crises climatiques, jouent un rôle central dans la lutte contre la sécheresse. Lesquelles représentent 15 % des pertes économiques mondiales liées aux catastrophes et sont responsables de 85,8 % des décès de bétail.
Un nouveau rapport, publié le 15 octobre 2024 par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), souligne que malgré ces défis, les femmes sont des moteurs de résilience grâce à des initiatives innovantes.
Des inégalités persistantes entravent les efforts féminins
Le document, rendu public à l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, appelle à une meilleure reconnaissance du rôle des femmes dans la gestion des crises climatiques.
« Les femmes ont longtemps été perçues comme les plus vulnérables face à la sécheresse, mais ce rapport démontre qu’elles sont aussi les plus résilientes. Leur ingéniosité et leur débrouillardise ouvrent la voie à des solutions pour surmonter l’un des défis mondiaux les plus pressants », a déclaré Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la CNULCD, cité par la note parvenue à APA.
Partant de ce constant, M. Thiaw estime que « combattre les inégalités liées au genre n’est pas seulement une question de justice, c’est une opportunité de libérer un potentiel inexploité dans la lutte contre le changement climatique. »
Bien que les femmes produisent jusqu’à 80 % des aliments dans les pays en développement, elles ne possèdent que 20 % des terres, ce qui limite leur accès aux ressources essentielles telles que le crédit et la formation. Ces inégalités exacerbent leur vulnérabilité face à la sécheresse et compromettent leur capacité à se préparer et à se remettre des catastrophes climatiques, souligne le rapport.
Des solutions dirigées par des femmes émergent à travers le monde
Malgré ces obstacles, les femmes développent des solutions innovantes qui renforcent la résilience de leurs communautés. Parmi les 35 études de cas mises en avant par le rapport, des initiatives menées par des femmes en Afrique, en Asie et en Amérique latine montrent l’impact crucial de leur leadership.
En Inde, des systèmes de collecte des eaux de pluie mis en place par des femmes garantissent l’accès à l’eau pour les cultures pendant les périodes de sécheresse.
Au Pérou, les femmes pasteurs combinent savoirs traditionnels et modernes pour gérer les ressources en eau, permettant ainsi de maintenir la végétation pour le bétail tout au long de l’année.
Reconnaissance et soutien : des clés pour l’avenir
La recherche met en exergue l’importance cruciale des droits fonciers des femmes. Selon Ibrahim Thiaw, « garantir les droits fonciers des femmes n’améliore pas seulement la sécurité alimentaire, mais renforce aussi les conditions économiques globales des communautés rurales. »
En effet, note le rapport, des études montrent que la reconnaissance de ces droits se traduit par une amélioration de la nutrition des ménages et des investissements accrus dans l’éducation des enfants.
Les conclusions du rapport alimenteront les discussions lors de la 16e Conférence des Parties (COP16) de la CNULCD, prévue en décembre 2024 à Riyad.
Un des objectifs clés de la COP16 sera de s’assurer que les stratégies sensibles au genre et dirigées par des femmes sont au cœur des efforts mondiaux pour la résilience face à la sécheresse.
L’investissement dans ces stratégies s’avère crucial pour faire face aux défis environnementaux croissants liés à la dégradation des terres et aux sécheresses à travers le monde.
AC/Sf/APA