De 2022 et 2025, le Maroc a alloué plus de 100 milliards de dirhams (10 milliards de dollars) pour subventionner les produits de première nécessité, a indiqué la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, lors d’une séance mardi à la Chambre des conseillers.
Entre 2022 et 2025, le Maroc a alloué plus de 100 milliards de dirhams (10 milliards de dollars) pour subventionner les produits de première nécessité, a indiqué la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, lors d’une séance mardi à la Chambre des conseillers.
L’intervention fait suite aux inquiétudes soulevées par le groupe Haraki concernant la protection des consommateurs dans un contexte de turbulences économiques mondiales et de flambée d’inflation qui a frappé le Maroc ces dernières années.
Fettah a reconnu le poids de l’inflation sur les ménages marocains et a déclaré que le gouvernement avait pris des mesures précoces pour alléger cette pression.
Pourtant, le problème persiste. L’inflation au Maroc aurait atteint 2,2 % au premier trimestre 2025, en forte hausse par rapport aux 0,7 % enregistrés trois mois plus tôt, selon les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP).
Le HCP pointe du doigt une augmentation de 3,7 % des prix des denrées alimentaires et une hausse de 1,1 % des coûts non alimentaires comme les principaux facteurs à l’origine de cette flambée.
Selon le ministre, l’un des efforts les plus visibles a consisté à surveiller les prix sur les marchés locaux. Depuis 2022, des équipes d’inspection ont visité environ 350 000 points de vente à travers le pays, et ont constaté plus de 15 000 infractions.
Ces opérations, a-t-elle expliqué, s’inscrivent dans le cadre d’une initiative plus large visant à garantir l’équité sur le marché et à garantir que les familles puissent se permettre les produits de première nécessité.
Parallèlement, le gouvernement a maintenu la stabilité des prix de l’électricité et de l’eau, deux secteurs qui ont connu des hausses à l’échelle mondiale. Fettah a également évoqué les programmes d’urgence visant à atténuer les effets de la sécheresse, en particulier dans les zones rurales où les moyens de subsistance dépendent de l’agriculture.
Plutôt que de répercuter la hausse des coûts mondiaux sur les citoyens, Fettah a déclaré que le Maroc avait choisi une autre voie. Le gouvernement a réduit la TVA sur les produits clés et a offert un soutien ciblé aux chaînes d’approvisionnement pour éviter les pénuries. Le ministre a également lié ces efforts à des politiques économiques plus larges, notamment l’augmentation du salaire minimum par le biais de négociations avec les syndicats et les employeurs.
Par ailleurs, Fettah a souligné que le rôle du gouvernement ne se limite pas à l’aide financière. Il doit également rester présent, s’adapter à l’évolution de la situation et veiller à ce que les réformes et les investissements en cours ne s’essoufflent pas.
Le ministre a conclu en réaffirmant la volonté du gouvernement de trouver un équilibre entre la réforme économique et la stabilité sociale, sans laisser les ménages marocains supporter le poids de l’instabilité mondiale.
MK/ac/Sf/APA