À l’issue de la deuxième évaluation de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR), le FMI a débloqué $415 milliards pour l’accélération de la transition verte.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé la deuxième évaluation de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR) en faveur du Maroc, permettant le déblocage de 415 millions de dollars additionnels pour accélérer la transition du pays vers une économie plus verte.
Avec cette approbation, le Maroc bénéficie désormais d’un financement total de 747 millions de dollars au titre de la FSR, ce qui appuie ses efforts pour renforcer sa résilience climatique face à des défis persistants, tels que la sécheresse ayant affecté le secteur agricole en 2024.
En septembre 2023, le Conseil d’administration du FMI avait déjà approuvé un accord d’une durée de 18 mois au titre de la FSR, d’un montant total de 1,32 milliard de dollars. Malgré des défis structurels, l’économie marocaine a montré des signes de stabilité, soutenue par la vigueur des secteurs non agricoles et une demande intérieure accrue. L’augmentation des recettes touristiques, des exportations et des transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger a permis de maintenir le déficit du compte courant à un niveau modéré, tandis que le déficit budgétaire est demeuré conforme aux objectifs. Par ailleurs, la récente diminution des taux d’intérêt de Bank Al-Maghrib (BAM) reflète l’atténuation progressive des pressions inflationnistes.
Dans le cadre des objectifs de la FSR, le Maroc a réalisé des investissements significatifs dans les infrastructures hydrauliques pour contrer la pénurie d’eau, bien que des efforts soutenus en matière de gestion durable des ressources en eau restent cruciaux. Pour atteindre ses ambitions climatiques, il est par ailleurs essentiel de renforcer la participation du secteur privé aux énergies renouvelables par une libéralisation du marché de l’électricité, ce qui contribuerait également à réduire la dépendance aux énergies fossiles importées et à favoriser la création d’emplois.
Dans une récente déclaration, Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI, a salué l’engagement du Maroc envers la résilience climatique, soulignant que « les autorités marocaines continuent de progresser dans le renforcement de la résilience au changement climatique ». Il a mis en avant l’approche pragmatique du Maroc en matière de décarbonisation, qui privilégie des droits d’accise sur le charbon et les polluants plutôt que des taxes sur la valeur ajoutée des combustibles fossiles, dans une démarche visant à minimiser l’impact social. M. Okamura a également rappelé l’importance de mener à terme les réformes inscrites dans la FSR, telles que la libéralisation du secteur de l’électricité, l’ajustement de la fiscalité pour atteindre les objectifs environnementaux et l’amélioration de la gestion des risques climatiques sur les plans budgétaire et financier.
En parallèle, la Banque mondiale s’apprête à approuver un financement de 250 millions de dollars pour transformer le secteur des déchets municipaux solides au Maroc. Ce financement qui s’inscrit dans le cadre des efforts pour relever les défis environnementaux et fiscaux liés à la gestion des déchets, vise à renforcer la gouvernance du secteur, à garantir sa viabilité financière et à améliorer les pratiques environnementales. Le programme de financement soutiendra le Plan de gestion des déchets solides municipaux du Maroc, aligné sur le Programme national de valorisation des déchets ménagers, avec pour ambition de faire passer le taux de recyclage de 7 % en 2023 à 25 % d’ici 2034.
MK/Sf/ac/APA