Plusieurs pays africains, dont le Sénégal, le Nigéria, la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, prennent part au colloque de Dakhla sur l’éducation aux médias, témoignant d’un intérêt du continent pour le renforcement de l’esprit critique face aux dérives informationnelles.
Un colloque international consacré à la complémentarité entre journalisme de qualité et éducation aux médias s’est ouvert vendredi à Dakhla, dans le sud du Maroc, réunissant des experts, universitaires et journalistes issus de plus de vingt pays d’Afrique, d’Europe, du monde arabe et d’Amérique latine.
Organisée par la Commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, cette rencontre de deux jours vise à établir des passerelles entre une presse responsable et l’éducation critique du public à l’ère des bouleversements numériques et de la désinformation massive.
Dans son allocution d’ouverture, Younes Mjahed, président de ladite commission, a mis en garde contre la double pression qui pèse aujourd’hui sur le journalisme : celle d’une évolution technologique rapide et celle d’une instrumentalisation de la liberté d’expression, ouvrant la voie aux fake news, au sensationnalisme et à la marchandisation des contenus. « Ces dérives sapent la fonction sociétale de la presse et fragilisent la confiance du public », a-t-il averti, plaidant pour une alliance entre vérification rigoureuse de l’information et éducation critique des citoyens, en particulier les jeunes.
Représentant le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication – Département de la communication –, Mustapha Amadjar a souligné les efforts en cours pour adapter le cadre réglementaire aux mutations du secteur. Il a notamment évoqué la refonte des lois encadrant la presse, la réforme du système de soutien public, ainsi qu’un encadrement anticipatif de l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans la production médiatique.
Présent à l’ouverture, le vice-président du Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, Moulay Boutal Lembarki, a salué la tenue de ce colloque dans une région « engagée dans une dynamique de développement médiatique et d’ouverture internationale ». Face à la montée des discours de haine et de la désinformation, il a défendu l’intégration de l’éducation aux médias dans les programmes de formation citoyenne pour en faire un rempart contre les manipulations informationnelles.
Les travaux du colloque, qui s’étalent sur deux jours, porteront sur des thématiques centrales telles que la gouvernance de l’information, l’impact de l’intelligence artificielle sur le traitement journalistique, les défis éthiques de l’ère numérique, ainsi que les stratégies pédagogiques d’éducation aux médias.
Outre le Maroc, participent notamment à cet événement des délégations de la Palestine, de l’Égypte, de la Jordanie, de l’Irak, du Soudan, de la Tunisie, de la Mauritanie, du Sénégal, du Nigéria, de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la France, de l’Espagne, du Royaume-Uni, du Chili, du Mexique et du Pérou.
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