La Cédéao envisage la mise en place d’une plateforme régionale de partage des données afin de permettre aux services chargés de l’application de la loi de la région d’échanger rapidement les informations opérationnelles.
La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) organise du 23 au 25 octobre à Dakar, en République du Sénégal, une réunion d’experts gouvernementaux afin d’examiner l’acte additionnel portant création de la plateforme régionale d’échange de données du Système d’information policière de l’Afrique de l’Ouest (SIPAO) et ses procédures opérationnelles standard.
L’objectif de cette réunion est de finaliser le projet d’acte additionnel relatif à la plateforme régionale du Simao, comme recommandé par le 10ème Comité de pilotage du Sipao et la réunion du Comité d’experts de la
Cédéao tenue en mai 2024 et consacrée à la création de la plateforme régionale du Sipao, pour présentation au Conseil de médiation et de sécurité aux fins d’adoption, rapporte un communiqué reçu à APA.
Les experts convoqués pour cette réunion sont issus des ministères des Affaires étrangères, des ministères de l’Intérieur ou de la Sécurité et des ministères de la Justice des États membres de la Cédéao, de la Commission de la Cédéao , de l’Union européenne et d’Interpol.
Trois allocutions ont été enregistrées lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier qui a eu lieu mercredi 23 octobre 2024. La 1ère est celle de Richard Gotwe, Chef du Programme du Système d’Information de la Police de l’Afrique de l’Ouest (Sipao) et représentant le Secrétaire d’Interpol, M. Jürgen Stock. M. Gotwe.
Il a exhorté l’équipe du Sipao et les pays bénéficiaires, à intensifier leur engagement et leur détermination à mettre en œuvre les actions requises pour faire du système Sipao un outil au service quotidien des acteurs chargés de l’application de la loi dans la région Cédéao. Il a ajouté que la plateforme régionale ne pourra fonctionner que si les plateformes nationales sont fonctionnelles, que la base de données est renseignée régulièrement par les états membres, et que les ressources financières sont disponibles, et les procédures administratives bien élaborées.
Pour Dr Abdourahman Dieng, chef de division de la sécurité régionale à la Commission de la Cédéao, le programme Simao mis en œuvre avec le soutien financier de l’Union Européenne, a pris aujourd’hui, en Afrique de l’Ouest, de l’ampleur et continue de recevoir l’adhésion et le soutien des gouvernements des États membres. Les centres de collecte et d’enregistrement des données ont été mis en place et rendus opérationnels, les forces de l’ordre ont été formées et équipées de stations de travail du Sipao. Des comités nationaux Wapis ont été mis en place au niveau national et des textes/décrets juridiques ont été adoptés pour légaliser le système.
« Ce jour marque une étape importante dans la mise en œuvre et la durabilité du programme Wapis dans la région… La plateforme régionale de partage de données est un aspect essentiel de la mise en œuvre du programme WAPIS. Sa création permettra aux agences chargées de l’application de la loi dans la région de la Cédéao de partager des données criminelles entre elles aux niveaux régional et international. » a dit le Dr Dieng.
Procédant à l’ouverture de cette réunion d’experts gouvernementaux de l’Afrique de l’Ouest, le Général Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique du Sénégal, représenté par M. Cheikh Niang, Secrétaire général dudit ministère, s’est réjoui que son pays figure parmi les pays bénéficiaires du programme Sipao. « Le Sipao-Sénégal joue un rôle de catalyseur pour le renforcement de la sécurité et des synergies entre les structures chargées de l’application de la loi dans notre pays » a dit le Général Jean Baptiste Tine.
Pour lui, les services d’application de la loi des pays de l’Afrique de l’Ouest ont besoin aujourd’hui, d’une coopération régionale et internationale afin d’échanger leurs données criminelles via une plateforme sécurisée pour démasquer les criminels qui évoluent entre les frontières poreuses, sous plusieurs identités frauduleuses. Ceci en respect avec la souveraineté de chaque Etat et en garantissant la sacralité et la protection de ces données qui ont un caractère personnel.
A travers cette plateforme d’échange régionale d’informations criminelles, le Sipai, occupera une place importante dans l’architecture sécuritaire de l’Afrique de l’Ouest, puisqu’il permettra de fournir immédiatement aux services d’enquêtes, les renseignements utiles sur les antécédents judiciaires de toute personne poursuivie, mais aussi de retrouver des personnes recherchées, des armes, des véhicules et d’autres objets d’intérêt, a affirmé le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique du Sénégal, le Général Jean Baptiste Tine.
Le Système d’information policière d’Afrique de l’Ouest (Sipao) vise à relever les défis en matière de sécurité auxquels les pays d’Afrique de l’Ouest sont confrontés en permettant la collecte efficace des informations de police via un système national centralisé et en donnant la possibilité d’échanger les informations recueillies aux niveaux national, régional et international.
La troisième phase du Sipao, financée par le 11ème Fonds européen de développement, a débuté le 15 novembre 2017, avec un déploiement prévu sur 72 mois et un budget de 28 millions d’euros. Elle vise à déployer le système Simao sur l’ensemble du territoire des États membres de la Cédéao, ainsi qu’en Mauritanie, grâce à un appui juridique, opérationnel et technique et à une formation adéquate.
À l’issue de cette phase, il est prévu la mise en place d’une plateforme régionale de partage des données afin de permettre aux services chargés de l’application de la loi de la région, d’échanger rapidement les informations opérationnelles, notamment les données sur les personnes recherchées ou sur les documents de voyage et les véhicules volés, afin de lutter efficacement contre ces types d’infractions.
TE/Sf/ac/APA