Le Tribunal de grande instance Ouaga I rend ce mardi 24 décembre son verdict dans l’affaire de détournement de plus de 3 milliards de francs CFA au ministère de l’Action humanitaire, impliquant Amidou Tiegnan et trois autres prévenus.
Le Tribunal de grande instance Ouaga I rend ce mardi 24 décembre son verdict dans l’affaire de détournement de plus de 3 milliards de francs CFA au ministère de l’Action humanitaire, impliquant Amidou Tiegnan et trois autres prévenus.
Cette décision intervient après de lourdes réquisitions prononcées par le parquet le 18 décembre dernier. Le procureur du Faso a notamment requis 30 ans de prison ferme et une amende de plus de 13 milliards FCFA contre le principal prévenu, Amidou Tiegnan, ancien gestionnaire de compte du ministère qui a reconnu en partie les faits à l’audience.
Pour les autres prévenus, le ministère public a requis 20 ans de prison et plus de 347 millions FCFA d’amende contre Salifou Ouedraogo, 15 ans de prison et 285 millions FCFA d’amende contre Pétronille Tarpaga, et 11 ans de prison assortis de plus de 170 millions FCFA d’amende pour Philippe Bayoulou.
Selon l’Agent judiciaire de l’État, le montant total des détournements dépasserait les premières estimations. Amidou Tiegnan aurait encaissé à lui seul 593 chèques pour un montant total de 4 milliards 461 millions 552 285 FCFA, auxquels s’ajoutent 17 chèques endossés sur le compte de Pétronille Tarpaga pour 75 millions 325 000 FCFA.
Au cours du procès, qui s’est déroulé du 9 au 18 décembre, Amidou Tiegnan a détaillé l’utilisation des fonds détournés, citant notamment l’acquisition d’une usine de transformation d’aliments pour bétail (120 millions FCFA), plusieurs véhicules de luxe, des biens immobiliers, et même une collection d’animaux exotiques comprenant des paons, des antilopes et des porcs-épics.
Me Prosper Farama, avocat du Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC), partie civile au procès, a souligné que ce détournement représente « une part sur mille du budget national« , estimé à 3 000 milliards de francs CFA.
Le verdict de ce procès, retransmis publiquement à des fins pédagogiques, est très attendu dans un contexte de lutte contre la corruption au Burkina Faso.
AC/Sf/APA