Les autorités algériennes gardent pour l’heure le silence sur les causes précises de l’effondrement d’une tribune au stade du 5 juillet, alors que des médias d’État ont évoqué un dépassement de la capacité du stade.
Une célébration sportive s’est muée en tragédie samedi soir à Alger, où l’effondrement partiel d’une tribune au stade du 5-Juillet a causé la mort d’un supporter et fait plusieurs blessés. Le drame est survenu lors de la cérémonie de couronnement du Mouloudia d’Alger, sacré champion national pour la neuvième fois de son histoire.
Le bilan provisoire communiqué par les secours fait état d’un décès, celui de Youssef Amghouzi, fervent supporter du club algérois, et de plusieurs blessés, dont certains dans un état jugé grave. L’accident s’est produit lorsqu’un pan de la barrière métallique des gradins supérieurs s’est brusquement détaché, projetant plusieurs personnes dans le vide.
Selon des témoins présents sur les lieux, l’effondrement est survenu au moment où les supporters, rassemblés par dizaines de milliers, célébraient dans l’euphorie la victoire de leur équipe. La structure en cause, bien que présentée comme récemment rénovée par les autorités, présentait des signes visibles de corrosion, relançant les interrogations sur la fiabilité des travaux de maintenance dans les enceintes sportives du pays.
La Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé, dans un communiqué, l’annulation immédiate de la cérémonie de remise du trophée, prévue à l’issue du match. Le Mouloudia d’Alger, qui devait célébrer son deuxième titre consécutif, a suspendu toute manifestation publique de victoire « jusqu’à nouvel ordre », en signe de respect envers les victimes.
Les réactions d’indignation se sont multipliées, notamment sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes accusent l’État de négligence chronique. La gestion des infrastructures sportives en Algérie est régulièrement pointée du doigt, sur fond de soupçons de malversations et de défaut d’entretien structurel.
Alors que les autorités gardent pour l’heure le silence sur les causes précises de l’incident, des médias d’État ont évoqué un dépassement de la capacité du stade. Une version contredite par les chiffres officiels : sur les 75 000 places théoriquement disponibles, environ 60 000 supporters étaient présents selon les organisateurs.
« Une tragédie absolue. Ceux qui étaient chargés de la sécurité et de l’entretien ont du sang sur les mains », a dénoncé un internaute sur X (anciennement Twitter), résumant un sentiment partagé par de nombreux citoyens.
Le drame remet en lumière l’état préoccupant des infrastructures sportives en Algérie, malgré les nombreux chantiers de rénovation annoncés ces dernières années. Pour de nombreux observateurs, ce nouvel accident tragique illustre une fois de plus l’inefficacité des politiques de maintenance et l’absence de contrôle rigoureux des installations publiques.
Les autorités algériennes n’ont pour l’instant annoncé ni enquête officielle ni déclaration ministérielle. Mais la pression de l’opinion publique pourrait contraindre le gouvernement à s’expliquer dans les jours à venir sur les défaillances ayant conduit à ce drame évitable.
MK/ac/Sf/APA