La Russie et le Sénégal ont exprimé, à travers leurs ministres des Affaires étrangères, leur volonté de renforcer leurs liens dans plusieurs domaines.
Jeudi 29 août, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, et Yassine Fall, ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, ont tenu une conférence de presse conjointe à Moscou à l’occasion de la visite officielle de Mme Fall en Russie. Cette rencontre a permis aux deux pays de réaffirmer leurs liens historiques et d’explorer de nouvelles opportunités de coopération.
Les deux ministres ont souligné l’importance des relations russo-sénégalaises. « Nous avons convenu que cette rencontre confirme une fois de plus que la Russie et Dakar sont engagés dans des relations amicales entre nos deux pays », a déclaré Sergueï Lavrov.
La coopération économique a été au cœur des discussions. Lavrov a mentionné plusieurs domaines de collaboration potentiels. « Nous avons convenu de prendre certaines mesures supplémentaires pour réaliser des projets conjoints en matière de développement géologique, d’extraction des ressources minérales, de construction d’infrastructures », a indiqué le chef de la diplomatie russe.
De son côté, Yassine Fall a souligné l’importance de cette coopération pour le développement du Sénégal. « Nous développons une stratégie pour renforcer la souveraineté économique, agricole et industrielle en matière de dépendance au Sénégal », a-t-elle déclaré. Elle a également évoqué des secteurs spécifiques de collaboration comme l’énergie, le gaz, le pétrole et le secteur alimentaire.
Les deux pays ont également discuté de leur coopération dans le domaine de l’éducation. Lavrov a annoncé l’augmentation du nombre de bourses dans les universités russes à 102. Il a également souligné l’intérêt croissant pour la langue russe au Sénégal, relevant qu’« il y a 50 écoles dans 13 provinces du Sénégal qui enseignent le russe ».
A ce propos, Yassine Fall a exprimé sa gratitude « à nos collègues russes de nous aider à former de nouveaux spécialistes et à nous soutenir dans tous les domaines du développement ».
Les deux ministres ont également discuté de diverses questions régionales et internationales. En ce qui concerne la situation au Sahel, Sergueï Lavrov a exprimé la préoccupation de la Russie face à « l’accroissement de la menace terroriste dans cette région ».
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger font face à une insurrection jihadiste persistante depuis plusieurs années, ce qui a entraîné des coups d’État dans ces pays. En réponse, ces nations du Sahel central ont renforcé leurs relations avec la Russie, qui a déployé des instructeurs pour les aider à faire face à cette menace.
Lavrov a également mentionné que « la Russie est prête à soutenir le Sénégal et tout autre pays africain cherchant à améliorer sa préparation contre le terrorisme ».
Yassine Fall, pour sa part, a exprimé la position du Sénégal sur les conflits régionaux en soulignant que « nous ne pouvons pas nous éloigner les uns des autres ». Selon la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, « il ne doit jamais y avoir de fossé entre nous et les pays du Sahel ».
Cette déclaration intervient dans un contexte de tension entre les pays membres de la Confédération des États du Sahel et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). En janvier dernier, Ouagadougou, Bamako et Niamey ont annoncé leur retrait de cette institution régionale.
Le Sénégal, sous l’impulsion de son président Bassirou Diomaye Faye, plaide pour le retour de ces trois pays au sein de la Cédéao, affirmant ainsi son soutien à l’unité régionale.
Concernant le conflit en Ukraine, Mme Fall a réaffirmé la position du Sénégal. « Nous avons une position neutre. Nous appelons au dialogue », a-t-elle rappelé.
Les deux ministres ont exprimé leur optimisme quant à l’avenir des relations russo-sénégalaises. Lavrov a annoncé la tenue en octobre de cette du « Forum d’affaires Russie-Sénégal ».
Yassine Fall a conclu en soulignant l’importance de cette coopération pour l’avenir du Sénégal, un pays avec « avec une population très jeune » qui « doit bénéficier des résultats de notre partenariat ».
AC/APA
