Lors de son discours à la 79e session de Assemblée générale des Nations Unies ce mercredi 25 septembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a évoqué une série de points clés concernant les enjeux mondiaux actuels, plaidant pour une transformation des institutions internationales et abordant des sujets tels que le Sahel, les inégalités économiques et la crise climatique. Il a également réaffirmé l’engagement du Sénégal en faveur de la paix et de la justice mondiale.
Élu le 24 mars dernier à la tête du Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye a prononcé son premier discours à la tribune des Nations-Unies ce mercredi 25 septembre. Dès le début de sa déclaration, Bassirou Diomaye Faye a salué l’engagement du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, tout en soulignant la nécessité de revitaliser le multilatéralisme, qui reste selon lui le seul moyen de garantir la paix et la sécurité internationale.
Le président sénégalais a rappelé que «l’unité dans la diversité est la clé pour garantir le développement durable et la dignité humaine pour tous ». Il a aussi dénoncé la remise en question du multilatéralisme dans le contexte actuel, déclarant que « le monde doit se regarder en face, sans complaisance ».
Le drame du Sahel
Dans son allocution, le chef de l’État sénégalais a exprimé une vive préoccupation face à la situation dégradante au Sahel, déplorant les violences terroristes qui continuent de ravager la région. « Nous ne voulons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel », a-t-il affirmé, critiquant l’inaction de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité.
Selon lui, cette région autrefois stable est devenue un foyer de violence, exacerbé par les rivalités entre puissances étrangères, faisant référence aux aveux de soutien de l’Ukraine à la rébellion malienne. « La paix et la sécurité de l’Afrique sont indissociables de la paix mondiale », a-t-il insisté.
Engagement indéfectible du Sénégal pour la cause palestinienne
Abordant le conflit israélo-palestinien, Bassirou Diomaye Faye a réitéré l’engagement historique du Sénégal envers les droits du peuple palestinien.
En sa qualité de président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a soutenu la solution des deux États. « Des générations entières y ont grandi sous l’ombre de l’oppression », a-t-il déclaré, appelant la communauté internationale à agir rapidement pour rétablir le droit international humanitaire dans cette région.
Pour une gouvernance mondiale équitable
Le président sénégalais s’est aussi prononcé sur les inégalités économiques mondiales, déplorant que les pays du Sud, notamment en Afrique, soient fortement pénalisés par des pratiques telles que l’évasion fiscale et les flux financiers illicites. « Ces injustices doivent être corrigées pour permettre à tous les pays de participer pleinement au commerce mondial », a-t-il plaidé.
Il milite également pour une réforme urgente des institutions internationales comme le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin de mieux refléter les réalités géopolitiques actuelles.
Urgence climatique et responsabilités différenciées
Sur le plan environnemental, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que les pays industrialisés, responsables historiques du réchauffement climatique, doivent intensifier leurs efforts pour financer une « transition énergétique juste et équitable » qui ne pénalise pas les pays en développement. Il a insisté sur l’importance de protéger la planète tout en veillant à ne pas sacrifier le développement des nations les plus vulnérables.
Respect des cultures et diversité des civilisations
Dans un appel en faveur du respect des différences culturelles et civilisationnelles, le président sénégalais a rappelé que « depuis son indépendance, le Sénégal a toujours défendu l’égale dignité des cultures et des civilisations ».
Il a insisté sur le fait qu’aucune nation ne doit imposer ses pratiques comme norme universelle, soulignant que « le respect des différences est le fondement de la stabilité et de la paix dans le monde ».
Solidarité internationale et action collective
Pour terminer, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé la volonté du Sénégal de s’engager sur la voie du développement durable et a lancé un appel à l’action collective. « Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut relever seul les défis qui menacent l’humanité », a-t-il rappelé, avant d’appeler à « agir ensemble, unis dans la diversité, pour construire un avenir où la dignité humaine est respectée, où la justice prévaut et où la prospérité est partagée ».
Avec ces grands axes, le président sénégalais a insisté sur l’importance de la solidarité mondiale face aux crises actuelles et sur la nécessité de réformer les institutions internationales pour un avenir plus équitable.
AC/Sf/APA