Le Maroc est aujourd’hui confronté à une crise exacerbée par une série d’années de sécheresse. Le ministère marocain des Transports et de l’Eau rapporte une chute vertigineuse de 78% du volume des eaux de surface, plongeant ainsi le pays dans une situation critique qui exige une réponse urgente de la part du gouvernement.
Au cours des six dernières années, le Maroc a observé une réduction du volume de ses ressources en eau de surface, passant de plus de 15 milliards de mètres cubes à seulement 4,84 milliards. Cette régression spectaculaire menace non seulement les écosystèmes aquatiques tels que les lacs et les rivières, mais impacte également l’approvisionnement en eau potable de millions de citoyens.
Cette raréfaction de l’eau douce compromet directement la qualité de vie au Maroc et amplifie les tensions autour de la gestion des ressources hydriques.
La situation est tout aussi inquiétante en ce qui concerne les eaux souterraines. Dans plusieurs régions, ces dernières présentent une baisse annuelle allant jusqu’à quatre mètres. Une telle diminution entrave la reconstitution naturelle de ces réserves vitales, entraînant par ailleurs une détérioration de la qualité de l’eau. L’augmentation constante des niveaux de contaminants met en péril la biodiversité aquatique, exacerbant ainsi les problèmes écologiques du pays.
L’économie du pays, traditionnellement fondée sur une agriculture, subit les affres de ce dérèglement climatique. Le secteur agricole, qui représente un pilier essentiel et source d’emplois, est particulièrement vulnérable face à l’incertitude météorologique croissante. La réduction des ressources en eau compromet non seulement les cultures, mais aussi l’élevage, plongeant ainsi de nombreuses exploitations dans une situation de précarité.
La pénurie d’eau en cours risque de diminuer considérablement la production agricole, augmentant par le fait même la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations alimentaires. En conséquence, les coûts des denrées de base pourraient grimper, affectant le pouvoir d’achat des ménages.
Face à cette crise imminente, le gouvernement a mis en place une série de mesures d’urgence pour tenter de pallier les déficiences actuelles. Parmi celles-ci, la limitation des zones bâties et la promotion de techniques d’irrigation efficaces sont prioritaires. Le pays s’engage également dans la construction de petits barrages, une initiative cruciale pour assurer l’approvisionnement en eau des zones rurales et du bétail.
En parallèle aux mesures temporaires, le gouvernement marocain se tourne vers des solutions plus durables, investissant massivement dans de nouvelles infrastructures hydriques. Un plan ambitieux visant la construction de seize nouveaux barrages est en cours, promettant une capacité supplémentaire de 5 milliards de mètres cubes. Ces projets s’accompagnent de la mise en place d’usines de dessalement, destinées à convertir l’eau de mer en eau douce.
Réutilisation des eaux usées traitées
En outre, le Maroc mise sur le développement des technologies de réutilisation des eaux usées traitées, une stratégie qui pourrait significativement renforcer l’approvisionnement en eau tout en promouvant une gestion durable et écologique de cette ressource précieuse.
Au-delà des efforts actuels, le futur hydrique du Maroc dépendra largement de la résilience et de l’adaptabilité du pays face au changement climatique. Les défis sont nombreux : il s’agit non seulement d’améliorer les infrastructures existantes, mais aussi d’éduquer la population à une consommation raisonnée et durable de l’eau.
MN/Sf/te/APA